Fragmentation européenne “absurde”, pour l’un, rapprochement transatlantique nécessaire, pour l’autre… Morceaux choisis dans le verbatim du Airlines for Europe Summit.
Lors du Airlines for Europe Summit qui s’est déroulé à Bruxelles le 27 mars dernier, grandement consacré aux objectifs “sustainability” de l’Union européenne, certains des CEO de compagnies aériennes présents ont fait part de leurs considérations sur le marché aérien européen.
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C’est le PDG de Ryanair, Michael O'Leary, connu pour son franc-parler, qui a le plus franchement mis les pieds dans le plat, en plaidant pour une consolidation accrue du marché : "La fragmentation du marché européen est absurde. Aux États-Unis, quatre compagnies contrôlent 80% du marché intérieur, tandis qu'en Europe, nous avons encore plus de 50 compagnies significatives. Cette situation n'est pas viable économiquement."
Jusqu’à ce que le relai soit pris par Jozsef Varadi, à la tête de la Hongroise Wizz Air, pour adopter une position plus radicale : "Le modèle économique des compagnies traditionnelles est mort. La consolidation est inévitable, mais elle doit se faire au bénéfice des consommateurs. Wizz Air a démontré qu'un modèle ultra-low-cost peut être rentable tout en investissant dans la décarbonation."
Si, évidemment, les PDG d’Air France-KLM, IAG ou Lufthansa - présents à cet événement - ne souscrivaient pas à ce dernier avis, il y a eu une certaine unanimité face à la montée en puissance des transporteurs du Golfe et asiatiques. A ce sujet, Pieter Elbers, CEO d'IndiGo, a été particulièrement direct : "Nous faisons face à une concurrence déloyale des compagnies du Golfe qui bénéficient de subventions massives et d'une fiscalité avantageuse. L'Europe doit défendre ses intérêts stratégiques."
La réunion s’était élargie à un invité transatlantique prestigieux : Robert Isom, CEO d'American Airlines. Pour lui, les compagnies du Golfe ne sont pas vraiment un sujet. En revanche : "La collaboration transatlantique est plus nécessaire que jamais. Face à la montée en puissance des transporteurs chinois, nous devons harmoniser nos approches réglementaires." Un rapprochement entre le Nouveau monde et le Vieux continent pourtant peu dans l’air du temps…
Bonjour, il y a une erreur dans votre article : Pieter Elbers est le CEO d’IndiGo, pas Easy Jet.