Air France-KLM : l’État n’ira pas au-delà de 30% du capital « sauf catastrophe »

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Pour le Commissaire aux participations de l’État, Martin Vial, Paris n’envisage pas de prendre le contrôle du groupe aérien.

La situation d’Air France-KLM, déjà très dégradée l’an dernier et dont les comptes avaient plongé dans le rouge vif (7,1 milliards d’euros de pertes), ne fera probablement pas beaucoup mieux cette année, au regard de la persistance de la pandémie de Covid-19. Mais on ne pourra pas dire que les États français et néerlandais ne l’auront pas massivement aidé à surmonter cette crise sanitaire. En témoigne la toute dernière augmentation de capital de 1,036 milliards d’euros bouclé ce lundi. L’État français a apporté plus de la moité de la somme, soit 593 millions d’euros, et double ses parts dans le capital du transporteur franco-néerlandais, passant de 14,3 à 28,6%.

Sur BfmBusiness ce mercredi matin, le Commissaire aux participations de l’État, Martin Vial, a affirmé que Paris n’envisageait pas «de monter au-dessus de 30%, sauf s’il y avait une nouvelle catastrophe économique majeure qui amènerait l’État à venir au secours d’Air France-KLM (…). Nous n’envisageons pas de prendre le contrôle d’Air France » a-t-il précisé, ajoutant que le groupe aérien en quête de fonds propres «ira chercher d’abord des investisseurs privés».

Outre ce milliard généré par l’augmentation de capital, on notera toutefois que l’État a décidé de convertir 3 milliards d’euros de prêts directs en fonds propres. Rappelons en effet que l’Etat français avait apporté l’an dernier 10 milliards d’euros d’aides publiques à Air France-KLM, dont 7 milliards d’euros de prêts directs ou garantis. Ces 3 milliards de fonds propres vont notamment lui permettre de réduire la dette du groupe aérien qui s’élevait à 11 milliards d’euros fin 2020.

Si l’État français monte dans le capital du transporteur, ce n’est en revanche pas le cas pour l’État néerlandais qui a déjà apporté l’an dernier une aide de 3,4 milliards à KLM mais discute toujours d’une nouvelle aide avec la Commission européenne.. Ainsi, la part de notre voisin batave dans le capital est ramenée de 14% à 9,3%. Idem pour Delta Air Lines dont la participation tombe de 8,8 à 5,8%. La compagnie chinoise China Eastern a par contre souscrit à cette augmentation de capital et voit sa part passer de 8,8% à 9,6%.