Bertrand Godinot (easyJet) « Nous diminuons notre trafic domestique cet été »

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La CRPN (Retraite des navigants), dans les beaux espaces de L’Apostrophe à Paris, a organisé ces jours-ci un colloque sur l’affrètement dans le transport aérien. L’opportunité, pour des institutionnels et acteurs du secteur, d’échanger et formuler des propositions concrètes en faveur d’un affrètement « équitable et responsable ».

Les débats auront notamment souligné l’importance croissante de l’ACMI (contrat de location d’avions qui inclut l’équipage, la maintenance et l’assurance), surtout quand les transporteurs rencontrent des problèmes techniques, tel Air France (parmi d’autres) avec les moteurs pratt & whitney de ses A220.

Bertrand Godinot, directeur général d’easyjet France & Pays-Bas, est revenu à cette occasion sur l’impact de la hausse de la TSBA (taxe de solidarité sur les billets d’avion), soulignant le fait que les taxes sont moindres quand on vole vers l’étranger que sur un vol domestique : «En termes de coût opérationnel, il est plus intéressant pour nous d’envoyer des Français à l’étranger. Je n’ai pas de TVA et ne paye la TSBA et la T2S (taxe de sécurité sûreté, ndr) qu’une seule fois. Ainsi, nous allons diminuer cet été notre trafic sur la France, effectuer moins de vols domestiques et opérer sur des secteurs plus longs. L’une des conséquences, c’est que nous ferons venir moins d’étrangers en France et davantage partir les Français à l’étranger (…) Dans un monde où l’on en manque, nous mettons les avions là où c’est le plus rentable ».

Bertrand Godinot a mentionné la fermeture de la base de Toulouse ce 1er avril, laquelle se traduit par la suppression de dix lignes par la compagnie britannique. Résultat, l’aéroport Toulouse-Blagnac prévoit dès à présent une baisse de son activité passagers en 2025. « Et nous arrêtons de desservir des aéroports de villes de taille moyenne telle Toulon car le modèle économique ne fonctionnera pas. Cela a aussi un impact pour les gens qui habitent dans ces villes, ils n’auront plus de connectivité ».

Le patron d’easyJet France ne manque pas de rappeler que les dessertes transversales ne sont pas concurrencées par le TGV. « Regardez le temps qu’il faut pour relier Bordeaux à Nice en train. Mais si nous n’arrivons pas à gagner de l’argent sur un Bordeaux-Nice, nous assurerons plutôt un Bordeaux-Marrakech qui sera beaucoup plus rentable ». Au détriment des populations bordelaise et niçoise, dont beaucoup de voyageurs d’affaires…

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