Arrivé à la tête d’Emirates France en 2019, Cédric Renard souhaite continuer de développer le réseau entre Dubaï et l’Hexagone. Un défi qu’il souhaite relever tout en composant avec la transition écologique et NDC.
A votre arrivée chez Emirates France l’une de vos principales missions était de développer le réseau en France. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Chez Emirates, notre stratégie de déploiement vise les capitales nationales mais aussi les capitales régionales. En France, en 2022, nous avons fêté nos 30 ans d’opération et les 10 ans à Lyon. Tous les A380 ont été remis en service et nous nous assurons d’améliorer les connexions depuis et vers Paris mais aussi en région, notamment en Rhône-Alpes. Aujourd’hui, nous sommes à 35 vols hebdomadaires entre la France et le hub de Dubaï. Dubaï est une destination sur laquelle nous n’avons jamais cessé de capitaliser et qui, au-delà d’être une destination touristique, est un véritable centre économique et d’affaires. C’est une destination de premier plan au niveau mondial.
La transition vers la norme NDC s’accélère dans le secteur…Où en êtes-vous chez Emirates ?
NDC complète totalement notre offre puisque cette norme va nous permettre de nous différencier grâce à nos produits et services. Cette offre s’inscrit totalement dans notre stratégie. Au niveau du déploiement chez Emirates, nous avançons mais je ne peux pas en dire plus pour le moment. La phase de lancement est amorcée mais l’on veut être certain que cela fonctionne bien techniquement chez nous et chez nos partenaires.
Pour ce qui est de la « réticence » des agences de voyages, je la comprends mais nous ne sommes pas là pour casser des modèles qui fonctionnent. Nous sommes là pour les accompagner dans cette transition et nous n’avons pas peur de suivre ce mouvement. Nous développerons assurément NDC sur le segment corporate dans tous les cas.
La transition écologique est-elle également devenue l’une de vos priorités ? En quoi consiste votre feuille de route ?
Le groupe a lancé un fonds de plus de 200 millions de dollars qui a pour objectif de développer de nouvelles technologies pour se passer des énergies fossiles. Notre feuille de route consiste à accélérer la recherche pour trouver des alternatives et limiter les émissions de CO2. Cela inclut le développement de la filière SAF mais pas que… L’industrie aérienne a déjà fait beaucoup de choses en matière de développement durable. Nous savons que le trafic va augmenter et nous sommes conscients qu’il est de notre devoir d’accompagner le changement. Les mentalités évoluent, notamment chez les jeunes donc il faut continuer sur cette lancée.
Je pense qu’il est nécessaire que les efforts faits par l’industrie aérienne soient mis en avant. Nous avons actuellement un carnet de commande de 200 avions, soit plus de 16 milliards d’investissement pour renouveler une flotte avec des appareils moins énergivores. En parallèle, il faut aussi s’assurer de proposer l’expérience de voyage la plus qualitative à bord puisque c’est l’un des piliers stratégique d’Emirates.
Trois ans après le début de la crise sanitaire, la clientèle corporate est-elle revenue ? Quels sont les atouts sur lesquels vous capitalisez ?
J’ai la conviction qu’il faudra toujours voyager si l’on veut signer des contrats. Une partie du business se fera via des solutions technologiques, les deux sont complémentaires. Nous allons vers une hybridation de notre mode de travail mais le « physique » reste essentiel pour garder du lien. Concernant la reprise sur le segment corporate, les PME/PMI ont revoyagé très rapidement, sûrement car le besoin d’être sur place est plus important. Pour les grandes entreprises, cela reste variable et dépend du secteur d’activité. Mais cette clientèle corporate dont la reprise est progressive vient se greffer à une clientèle Premium qui repart très fort. Notre taux de remplissage en Business et Premium est parmi les plus élevés de l’industrie. J’ai la profonde conviction que cette reprise ne va aller qu’en s’accélérant et qu’il faut continuer d’investir, notamment sur le service.
En parallèle, nous avons récemment dévoilé notre nouvelle Economie Premium avec un positionnement situé entre l’Economie classique et la Business. C’est un produit particulièrement intéressant pour les entreprises dont le budget ne permet pas de réserver en Business mais qui assure de bonnes conditions de voyage au collaborateur. Elle va être progressivement déployée dans notre flotte, dont certains A380.
L’inflation et l’augmentation des prix ont-t-elles eu un impact sur votre activité ?
Les prix ont augmenté certes, mais la chance que nous avons chez Emirates est que nous sommes une compagnie aérienne exclusivement long-courrier. Pour les acheteurs, comme pour nos partenaires, les stocks sont bien plus importants et les prix sont moins sujets aux à-coups. Il y a une vraie cohérence sur l’aspect tarifaire. Ces stocks importants nous permettent notamment de mieux contrôler les capacités que l’on propose et notre positionnement géographique est un véritable atout.