Un rapport sénatorial indique que la réforme du contrôle aérien aura un coût important contre un bénéfice encore « très incertain ». Selon nos confrères des Echos, il proposerait de scinder en deux la DGAC.
Voté en avril dernier et porté par le sénateur centriste Vincent Capo-Canellas, le texte de la réforme du contrôle aérien pourrait voir son rapport coûts/bénéfices revu à la baisse et connaître de nouvelles modifications. Pour rappel, cette nouvelle loi devait permettre un meilleur encadrement des grèves des contrôleurs et avait entraîné plusieurs mouvements de contestation au sein des aéroports. Après avoir entretenu le flou depuis l’accord trouvé 5 mois plus tôt, Vincent Capo-Canellas a présenté un rapport faisant état du coût de ce nouveau protocole et a réalisé, selon nos confrères des Echos une première estimation sur « les bénéfices attendus pour les compagnies aériennes et leurs passagers. »
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La France championne européenne des retards
Il indique : « La France gère environ 30 % du trafic aérien européen, mais est aussi à l’origine de 35 % des retards aux services de la navigation aérienne, rappelle le rapporteur. En 2023, elle était encore le premier contributeur aux retards, à hauteur de 37 %, contre 26 % pour l’Allemagne ». Mais selon ce rapport, la mise en place de la réorganisation voulue par la réforme devrait coûter 100 millions d’euros par an supplémentaires à compter de 2027, sur un montant total de 1 259 millions d’euros en 2023.
Cependant, une minute de retard représenterait, en moyenne, un coût de 100 euros pour les compagnies aériennes. « En 2023, Air France-KLM a subi 815 000 minutes de retard dues au contrôle aérien, dont 75 % imputables à la DSNA (les services français de la navigation aérienne), soit une perte d’environ 80 millions d’euros pour la compagnie », est-il indiqué, toujours selon nos confrères des Echos. Outre les grèves à répétition, ce rapport pointe du doigt le manque de productivité des contrôleurs aériens français avec 0,88 vol contrôlé par heure, contre 1,24 pour les Portugais, 0,95 pour les Allemands et 1,06 pour les Britanniques. En cause, des outils obsolètes et un système informatique datant des années 70, entre autres. Mais si cette réforme doit permettre d’accélérer la modernisation des systèmes et de revoir l’organisation du travail, les sénateurs souhaitent aller plus loin.
Scinder la DGAC en deux
A travers ce rapport, le sénateur Capo-Canellas fait part de ses doutes sur les gains espérés, au vu du bilan des précédents protocoles. Il propose ainsi d’aller au-delà de la réforme en séparant les services de la navigation aérienne (DSNA) des autres services de la DGAC. « Autonomiser la DSNA permettrait de réduire les lourdeurs administratives et d’installer un dialogue social plus fin et plus proche des préoccupations des contrôleurs, explique-t-il. C’est dans leur intérêt comme dans celui de la DGAC. » Pour le moment, le nouveau protocole est encore à réaliser…
Un serpent de mer car il n’y a aucune volonté des pouvoirs publics derrière..