Corsair réorganise son réseau autour de la Réunion, des Antilles et de l’Amérique du Nord. Seule exception hors de ces trois axes, Abidjan. Avec la sortie de ses B747, la compagnie va devenir monoflotte dès 2021, et fera voler uniquement des A330.
«Notre stratégie se veut prudente, maitrisée et progressive». Pour son Pdg, Pascal de Izaguirre, pas question de développer Corsair à marche forcée. La compagnie devrait ainsi ouvrir une seule nouvelle ligne l’an prochain, Paris (Orly)-New York, avec la volonté de proposer une offre quotidienne et de séduire davantage la clientèle d’affaires. «L’offre génère le trafic», poursuit le patron de la compagnie française, interrogé sur la forte concurrence sur cette ligne (dont la low-cost French bee dès juin prochain).
Exit des lignes «trop petites», soit Bamako, Tananarive et Dzaoudzi (Mayotte), ainsi que La Havane. En revanche, sur l’Afrique, Corsair annonce être «très satisfaite du développement d’Abidjan».
Le transporteur mise désormais sur ses dessertes historiques, la Réunion et les Antilles, auxquelles s’ajoutent l’Amérique du Nord. Outre New York l’an prochain, il a ouvert Miami en juin dernier, et a élargi récemment sa desserte de Montréal sur une base annuelle, une ligne qu’elle opère depuis 2005.
Sur ces lignes à fort trafic, permettant un bon mix entre segments loisirs et affaires, Corsair veut se positionner en concurrente des compagnies traditionnelles et non des low-costs. Et elle entend miser davantage sur sa haute contribution, avec une augmentation prévue du nombre des sièges en Business et Premium. Les cabines disposeront de 20 sièges en classe Business, 21 en classe Premium et 311 en classe Economy.
Le développement de la compagnie va passer par le renouvellement de sa flotte. Celle-ci va passer de sept avions aujourd’hui à dix en 2021. « Et nous tablons sur treize avions à l’horizon 2023« , précise Pascal de Izaguirre. La sortie de ses trois B747-400 va être accélérée (le 1er dès l’an prochain, les deux autres d’ici avril 2021). Les A330-200 vont aussi quitter la flotte (un premier en 2020 et le second deux ans plus tard). Corsair sera alors dotée d’une monoflotte composée uniquement d’A330-300 et 900neo.
Corsair tient enfin à rassurer sur sa situation financière «très solide» et sur sa stabilité actionnariale marquée par l’arrivée en mars dernier d’Intro Aviation, une société expérimentée dans le secteur de l’aérien. A ses côtés, 27% du capital sont détenus par TUI, premier groupe mondial de tourisme et de voyage, et 20 % par les collaborateurs de Corsair. «Aucune autre compagnie française n’associe à ce niveau ses salariés», a d’ailleurs tenu à rappeler Pascal de Izaguirre.