EasyJet compense à 100% et « n’est pas concernée par la limite des 2h30 »

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Quel est l’impact de la crise sanitaire sur l’activité affaires de la deuxième compagnie aérienne française ? Bertrand Godinot, son directeur France, se montre plutôt optimiste, insistant sur trois points forts du transporteur sur ce segment corporate : de bons horaires, des prix adaptés et une dimension environnementale affirmée. Ainsi, pas question pour la compagnie de reprendre des radiales abandonnées par Air France.

Dans le cadre des échanges virtuels baptisés «Les entretiens de l’AFTM», l’Association française du Travel Management organise régulièrement des échanges avec des dirigeants du Travel et experts de l’industrie. Animé par notre confrère François-Xavier Izenic, le dernier «webinaire live» avait pour invité Bertrand Godinot, depuis octobre le directeur France et Pays-Bas d’easyJet. Le remplaçant de François Bacchetta est d’abord revenu sur le poids de la mid-cost britannique, forte de ses 15% de parts du marché hexagonal, de ses sept bases (Paris CDG et Orly, Lyon, Nice, Toulouse, Bordeaux et Nantes), des dessertes de 21 aéroports en France, d’un réseau domestique qui continue de se développer avec bientôt des vols sur Toulon et Calvi.

Sur l’activité de la compagnie en France, Bertrand Godinot a communiqué uniquement sur le premier trimestre de l’exercice fiscal en cours (octobre-décembre), annonçant qu’elle s’élevait à 18% par rapport à la même période de l’année précédente. Interrogé sur le rythme de la reprise, il estime qu’elle peut être « très rapide », dès que les freins aux voyages seront levés. Sur le « green pass » européen qui pourrait voir le jour d’ici le mois de juin, il a ajouté que « tout ce qui simplifie va dans le bon sens« . Mais la relance sera « plus lente » pour le voyage d’affaires. Bertrand Godinot a en effet rappelé que de nombreuses entreprises, une fois la crise sanitaire terminée, allaient chercher à réduire les dépenses.

Sur ce segment corporate, « la part de nos clients business (25% avant la crise, ndr) a plutôt augmenté ces derniers mois (…). Nous avons beaucoup travaillé sur la flexibilité, sur une meilleure lisibilité en matière de prix. Notre programme de vols est moins étoffé mais les dessertes maintenues le sont avec des horaires intéressants pour la clientèle d’affaires« . Sur les bagages cabine devenus payants, le directeur France a rappelé que la démarche visait d’abord à assurer des départs à l’heure, un élément essentiel pour les clients. Pour les membres EasyJet Plus, souvent des voyageurs d’affaires, c’est aussi la garantie qu’ils peuvent voyager avec leurs bagages en cabine, a-t-il poursuivi.

Quid par ailleurs du non-remboursement des billets par les compagnies aériennes ? « Pour les clients corporate qui ont acheté leurs vols via des TMC, GDS et SBT, nous les avons remboursé systématiquement. Aujourd’hui nous respectons notre engagement de rembourser en moins de 30 jours« .

Autre volonté de la compagnie : mettre davantage en valeur ses engagements environnementaux. « Nous compensons 100% de nos émissions carbone depuis novembre 2019, aussi bien nos vols domestiques qu’internationaux« . Bertrand Godinot a également rappelé qu’easyJet n’opérait pas aujourd’hui « des vols sur des liaisons assurées par le train en moins de 2h30« . Et pas question de reprendre les lignes entre Orly et Bordeaux, Nantes et Lyon abandonnées par Air France – Hop! « Nous souhaitons plutôt continuer à nous développer sur des connections transversales, là où l’offre de train est moins pertinente« .

A plus long terme, Bertrand Godinot rappelle qu’il faudra investir massivement dans les flottes pour assurer la transition écologique. Et que cela prendra du temps. EasyJet est équipé à 100% Airbus. Et la compagnie travaille avec le constructeur européen sur son programme d’avion à hydrogène, a-t-il indiqué, rappelant que le transporteur était également partenaire de Wright Electric sur un projet d’avion électrique court courrier espéré pour 2030.