La compagnie aérienne low cost, easyJet, et le constructeur français, Airbus, nouent un partenariat pour stimuler la croissance de l’industrie du SAF. Les deux groupes dévoilent les résultats du Lighthouse SAF Project, trois mois après son lancement auprès de la clientèle corporate sur la ligne Toulouse-Bristol.
Faire payer plus cher les voyageurs d’affaires pour financer le développement de la filière SAF, voici le concept du Lighthouse SAF Project, présenté ce matin à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. L’avionneur et la compagnie aérienne ont testé depuis novembre 2024, sur la ligne Toulouse-Bristol, une offre dédiée aux entreprises et à leurs collaborateurs qui permet de choisir un vol avec ou sans SAF, moyennant un surcoût sur le prix du billet. Airbus s’est chargé de la livraison des SAF à l’aéroport de Toulouse, afin d’exploiter le service TLS-BRS avec 30% de SAF.
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L’objectif de ce test était « d’explorer et de démontrer comment les compagnies aériennes et les entreprises peuvent partager le coût du SAF d’une manière mutuellement bénéfique ». Selon Julien Manhes, Head of Sustainable Aviation Fuels and Carbon Dioxide Removal chez Airbus, cette mise à contribution de la clientèle corporate permettra au secteur aérien d’atteindre le net 0 carbone d’ici 2050 et aux entreprises leurs objectifs en matière de RSE, tout en soutenant le développement de la filière SAF. En contrepartie, easyJet et Airbus s’engagent à offrir le meilleur prix lors de la signature des contrats corporates et à soutenir le développement d’une filière SAF européenne.
106 tonnes de SAF achetées en 3 mois
Concrètement, les entreprises partenaires d’easyJet – à commencer par Airbus – peuvent acheter une quantité spécifique de SAF pour réduire l’empreinte carbone de leurs voyages d’affaires. À l’issue d’un essai de trois mois (de novembre 2024 à janvier 2025), des certificats valident l’utilisation des SAF, permettant aux entreprises partenaires de comptabiliser les réductions d’émissions réalisées. Selon easyJet et Airbus, pour cet essai, 106 tonnes de SAF pur ont été achetées.
Un appel à la collaboration avec l’écosystème du BT pour déployer le programme
Pour Alain de la Mesliere, Directeur des Operations de l’aéroport de Toulouse Blagnac, l’objectif, dans un second temps, sera de parvenir à acheminer ces carburants durables sur d’autres plateformes en Occitanie, notamment à Montpellier. « Si nous avons choisi de commencer par la liaison Toulouse-Bristol, dont la majorité des voyageurs sont des voyageurs d’affaires, nous espérons que cela débloque ce type d’initiative sur le long-courrier », explique-t-il.
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Afin que cela fonctionne, Fanny Cabet, directrice des achats communication et voyage chez Airbus, appelle à la collaboration avec l’écosystème du voyage d’affaires afin de faciliter la distribution de ces billets avec ‘SAF Fare’. « Il faut que cela soit simple et lisible. Cette contribution au développement de la filière SAF doit être intégrée dans les outils de réservations corporates », explique-t-elle. Les deux entreprises déclarent entrer en discussion avec d’autres partenaires de voyages d’affaires pour rejoindre le programme. Airbus assure que tous ses avions sont actuellement conçus pour voler avec jusqu’à 50% de carburant d’aviation durable et se fixe l’objectif de faire voler 100% de sa flotte avec des SAF d’ici 2030.
Pour éviter de naviguer à vue, existe-t-il des études comparant les effets des SAF par rapport au kérosène au niveau des rejets atmosphériques, selon le type de SAF (quels sont les gaz émis et en quelle proportion, quel est le bilan sur l’effet de serre depuis la conception du carburant jusqu’au rejet par l’appareil) ?