Le Bureau français du Parlement européen, dans son espace parisien d’Europa Experience, place de la Madeleine, a organisé un point presse ce mercredi, baptisé “2022, année charnière pour l’environnement : quelles conséquences pour l’avenir ? ».
Pascal Canfin, président de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (Renew Europe), s’est félicité, à cette occasion, de la présentation ces jours-ci du Pacte Vert pour l’Europe (European Green Deal) – un ensemble d’initiatives politiques proposées par la Commission européenne dans le but principal de rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050 – soit « une vraie politique industrielle comme on n’en a pas connu depuis longtemps ». Surtout dans un environnement très concurrentiel où les Etats-Unis et la Chine investissent massivement dans la recherche et le développement.
«L’année qui vient de se terminer aura marquée un tournant. Elle aura été celle où nous sommes réellement entrés dans la décarbonation des transports», s’est pour sa part réjoui Karima Delli (Verts/ALE), présidente de la Commission des Transports et du tourisme.
Des textes majeurs, débattus et votés ces derniers mois, seront en effet appliqués dans les États membres dans les années à venir, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Un premier paquet législatif (« Fit for 55 ») a pour objectif de réduire les émissions de CO2 dans l’Union européenne de 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. La discussion porte aujourd’hui sur une accélération de la transition verte en Europe, afin de viser 45 % d’énergies renouvelables (et non 40% comme initialement prévu) dans la consommation énergétique finale d’ici 2030. L’accent est mis sur la création de filières, s’inscrivant dans une logique de (re)localisation des industries en Europe, sur les batteries électriques et leur recyclage, la fabrication de vélos, l’hydrogène vert, les carburants propres.
«En 2023, la feuille de route des transports va être énorme, a rappelé Karima Delli. Le premier texte va porter sur le carburant alternatif dans l’aérien, baptisé ReFuelEU Aviation. Nous espérons un accord rapide pour la création d’une filière sur les SAF. Nous voulons aussi accélérer sur le texte «Ciel Unique européen» qui peut avoir un fort impact sur le rejet de CO2 du transport aérien. Mais les objectifs ne seront pas simples à attteindre car le trafic aérien est reparti à la hausse, avec de fortes courbes de croissance en perspective». Des dispositifs doivent ainsi permettre d’accélérer sur la transition, dont l’une viserait à rendre le train plus accessible et moins cher que l’avion.