Le protocole EES (Entry Exit System ou système d’entrée-sortie) devait entrer en vigueur le 6 novembre prochain. Il est reporté pour la troisième fois, comme vient de l’annoncer Ylva Johansson, la Commissaire aux Affaires Intérieures, à l’issue des réunion avec les Ministres de l’Intérieur européens. Aucune nouvelle date n’a été annoncée pour sa mise en service. L‘UE pourrait finalement introduire le nouveau système de manière progressive, en procédant par étapes « et non par un big bang de tous les points de passage frontaliers en même temps », a-t-elle ajouté.
Ce report est un soulagement pour les compagnies aériennes et leurs représentants (IATA, ACI Europe, A4E, ERA…), ainsi que pour les aéroports, gares et compagnies ferroviaires, lesquels n’ont cessé ces derniers mois d’alerter sur le risque de chaos que le protocole faisait porter sur leur activité.
En mars dernier, Thomas Juin, président de l’Union des Aéroports français (UAF), déclarait que « la situation ne se présent(ait) pas sous les meilleures auspices ». Une formule adoucie pour dire que les aéroports internationaux français n’avaient pas les moyens de déployer à la fois les outils et les effectifs supplémentaires de police des frontières d’ici ce mois de novembre, et craignaient en cas de mise en service « de très importantes files d’attente » à l’arrivée des vols en provenance des pays extra-européens.
Le protocole EES, rappelons-le, vise à renforcer le contrôle aux frontières des ressortissants extra-européens – dont les Britanniques depuis le Brexit – entrant dans l’un des pays membres. Il correspond à une double identification biométrique pour tous les voyageurs internationaux souhaitant entrer dans l’espace Schengen depuis un pays tiers exempté de l’obligation de visa ou titulaire de visas de court séjour. Les passagers, à l’arrivée, devraient ainsi se soumettre au scan de documents et à la collecte de données biométriques, soit la capture d’une image faciale et la prise d’une empreinte digitale.
