Le secteur du transport aérien français connaît une profonde transformation de sa demande passagers, avec une évolution marquée des profils et des motifs de déplacement. Selon la dernière enquête de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), la clientèle des voyageurs d’affaires, historiquement moteur du trafic aérien, voit son influence décliner au profit d’autres segments.
Les voyages d’affaires, longtemps pilier du trafic aérien, sont désormais en retrait. La part des déplacements professionnels est en baisse. Selon l’étude de la DGAC, cette tendance date d’avant même la crise sanitaire. En 2010, la part des voyages en avion pour raison professionnelle était d’environ 30%, contre moins de 20% en 2024. Depuis la pandémie, cette tendance s’est accentuée, avec une chute du volume des voyages professionnels, suivie d’une reprise progressive, qui ne renverse néanmoins pas la tendance.

Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : la généralisation du télétravail, les réunions virtuelles, les politiques de restriction de déplacements instaurées par les entreprises dans un souci de responsabilité sociétale (RSE), ainsi que les incitations publiques à privilégier le train pour les trajets courts. L’étude rapporte que ces évolutions ont profondément redéfini la place des voyageurs d’affaires dans l’écosystème aérien français.
Des compagnies qui doivent composer avec une clientèle Loisirs et Affaires
La catégorie socioprofessionnelle supérieure (CSP+), traditionnellement surreprésentée parmi les voyageurs d’affaires, voit sa part passer de 51 % en 2010 à 44 % en 2024. Cette baisse intervient alors même que la proportion de CSP+ augmente dans la population générale, note le rapport. À l’inverse, les CSP- gagnent du terrain, traduisant une démocratisation croissante de l’usage de l’avion, portée notamment par le développement du low cost.
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Pour les compagnies aériennes et les aéroports, cette recomposition impose d’adapter leur offre . Le segment affaires, qui générait traditionnellement une part importante du chiffre d’affaires grâce aux classes Premium et à la flexibilité tarifaire, doit composer avec une clientèle plus réduite et des attentes qui évoluent. Les opérateurs sont ainsi amenés à renforcer l’attractivité de leur offre loisir, tout en continuant à répondre aux besoins spécifiques d’une clientèle affaires désormais plus sélective et sensible aux enjeux environnementaux.