#IFTM2022 – « NDC marque l’arrêt du full content »

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A l’occasion du salon IFTM Top Resa, un atelier a été organisé par l’AFTM afin de revenir sur l’évolution et le déploiement de NDC. A la table de Marie Allantaz, Air France KLM, Amadeus, APG et l’agence VoyagExpert. 

NDC, doit-on enfin y croire ? Voici la problématique principale de l’atelier animé par Marie Allantaz au Club Affaires de l’IFTM. Pour Delphine Barault, directrice des ventes entreprises chez Air France-KLM, NDC répond avant tout aux nouveaux besoins des voyageurs, des agences de voyages et des compagnies aériennes. « Il fallait de toute façon sortir de ce système de réservation GDS très rigide pour aller vers un système beaucoup plus souple », déclare-t-elle. Pouvoir distribuer l’intégralité de son offre, y compris les produits additionnels ou les promotions de dernières minutes. Cette norme va donc permettre de distribuer différemment et, selon Jean-Christophe Carette, directeur commercial chez Amadeus, de répondre à une évolution technologique : « NDC marque un changement majeur pour l’écosystème du voyage et du tourisme. Notre rôle va être d’accompagner tous les acteurs dans le déploiement de cette nouvelle norme ». Une évolution qui a tout de même débuté il y a maintenant 10 ans et qui commence à faire douter certains. 

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La fin du full content pour les agences de voyages ? 

Eric Ritter, Président de VoyagExpert pointe du doigt la complexité du système : « Cela fait 10 ans que ça dure et on voit bien que ce n’est évident à mettre en place pour personne ». De plus, le dirigeant craint que les agences de voyages soient les principales perdantes de cette nouvelle norme : « Notre objectif à nous est de donner le meilleur tarif ou proposer la meilleure offre au voyageur. Que la compagnie change de langage technologie ok, mais le principal soucis avec XML est que nous n’avons plus accès à l’intégralité des contenus de la compagnie. Avec le GDS il y avait de la transparence et un engagement de la part des compagnies aériennes. NDC marque l’arrêt du full content, ce qui est vraiment dommage pour les agents de voyages », ajoute-t-il. 

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De leur côté, Air France-KLM et Amadeus affirment que l’intégralité des contenus seront progressivement accessibles : « Cette révolution va se faire en douceur et l’objectif final reste de proposer aux agences l’accès aux mêmes offres qu’auparavant, si ce n’est plus », justifie Delphine Barault. Ce sur quoi rebondit Jean-Christophe Carrette : « Le but est effectivement d’apporter plus de transparence et de souplesse ». 

Une adoption « très » progressive

Chez APG, la plateforme NDC distribue à ce jour 16 compagnies aériennes…Alors qu’il en existe plus de 300. « Pour que cela fonctionne il faut que tous les acteurs soient focus sur NDC. Toutes les compagnies aériennes n’ont pas la même maturité sur le sujet et c’est en partie pour cela que ça prend du temps », admet Héloïse Parrain, sales manager chez APG. « En douceur », « cela va prendre du temps », « progressivement »… Seront les mots qui reviendront le plus souvent. « Cette transition va encore durer un certain nombre d’années », concède Jean-Christophe Carette. Lorsque Marie Allantaz lui demande : « Combien d’années encore environ ? », la réponse reste évasive. Bref, NDC on y croit mais « ça va prendre du temps ».

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