Amenée à représenter une part croissante de la population et des passagers aériens, cette génération des 15-24 ans est au centre de l’attention des acteurs du secteur aérien, comme le souligne une récente étude.
La Chaire Pégase s’intéresse à la génération Z. Dans leur nouveau rapport, les chercheurs de cette chaire dédiée à l’économie et au management du transport aérien et de l’aérospatiale, rattachée à Montpellier Business School et dirigée par Paul Chiambaretto, analysent deux échantillons représentatifs des 15-24 ans (800 répondants) et des 25 ans et plus (1010 répondants) en France. Objectif, étudier les spécificités des attentes et des comportements des premiers, en les comparant avec le reste de la population française.
En tant que passagers aériens, plus de 80% des 15-24 ans ont pris l’avion au moins une fois dans leur vie (contre 91% pour les plus de 25 ans). Avant la crise du Covid-19, sur une année type comme 2019, 61% avaient pris l’avion au moins une fois dans l’année. En moyenne, la génération Z réalisait 1,46 vol par an, soit moins que les millennials (1,65 vol) mais plus que la génération X (1,34 vol) ou les baby-boomers (1,015 vol). Pour autant, leur consommation de transport aérien “est assez paradoxale et mérite d’être appréhendée avec finesse”, précisent les rédacteurs du rapport.
Il existe en effet un consensus chez les jeunes concernant le caractère polluant de l’aérien (74%) et du spatial (65%). Ils soulignent d’ailleurs le manque d’efforts de ces secteurs pour réduire leur impact environnemental. Néanmoins, et cela peut surprendre de nombreux observateurs, la génération Z est moins dure dans ses critiques que le reste de la population qui juge plus sévèrement les secteurs aérien et spatial. Alors qu’ils sont sensibles aux enjeux environnementaux, l’empreinte carbone de leur déplacement n’est que le 7 ème critère de choix (sur 10). Bref, ils sont sensibles aux questions d’environnement mais pas prêt à modifier leurs comportements de consommation. Et à la honte de l’avion, la génération Z préfère la compensation.
Finalement, comme pour le reste de la population, elle choisit principalement un vol en fonction du prix, de la sécurité ou de la réputation de la compagnie et du nombre d’escales. Et pourtant, bien que le prix demeure leur critère de choix principal, les jeunes montrent une propension plus importante que leurs ainés à payer une somme supérieure pour des vols plus verts. Ainsi, tandis que plus de 20% de la génération Z (et 31% pour le reste de la population) ne sont pas prêts à payer plus pour voler sur une compagnie plus respectueuse de l’environnement, ils sont en moyenne prêts à payer un billet 14% plus cher pour réduire leur empreinte environnementale. Chez les plus de 25 ans, ils sont seulement prêts à payer 8% de plus.
L’étude montre par ailleurs que les jeunes français, en tant que citoyens, sont moins intéressés (36%) que leurs ainés (41%) par l’aérien et le spatial. Et pour suivre l’actualité de ces secteurs, ils utilisent principalement les réseaux sociaux (75%) et YouTube (63%), remettant en cause les canaux traditionnels utilisés par ces acteurs pour communiquer. Et ce choix interroge bien sûr sur la qualité des informations qu’ils consomment.