Le patron de Boeing, Kelly Ortberg, a été entendu par une commission Sénat américain et a tenu un discours dans lequel il a reconnu « de graves faux pas ces dernières années ». Il a tenu a réitéré son engagement à rétablir « la confiance en Boeing ».
Après la descente aux enfers, l’heure à la rédemption chez Boeing… Son patron, Kelly Ortberg a déclaré mercredi 2 avril devant les sénateurs américains que de « graves faux pas » avaient été faits ces dernières années en matière de sécurité. « En conséquence, nous avons mené de vastes changements au niveau des équipes, des processus et de la structure d’ensemble du groupe », a-t-il confié. Avant d’ajouter : « Bien qu’il y ait toujours du travail à accomplir, ces changements en profondeur sont étayés par l’immense engagement de nous tous envers la sécurité de nos produits et de nos services ». Dans un message adressé aux employés, il assure que le groupe « commence à voir le bout du tunnel« , mais « transformer notre entreprise nécessite du temps et des actions ».
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Faisant référence aux deux accidents de 737 MAX 8 d’octobre 2018 et de mars 2019, qui ont fait 346 morts au total, il a présenté ses condoléances aux proches de victimes, dont certains se trouvaient dans la salle, et a fait « le serment de procéder à tous les changements nécessaires pour que cela ne se reproduise jamais ». Devant les sénateurs, il a mentionné des « changements drastiques » grâce aux six indicateurs de surveillance mis en place en 2024, que le régulateur américain de l’aviation (FAA) peut consulter à distance à tout moment. Selon lui, cela a permis de réduire de moitié les travaux en retard, tandis que les contrôles ajoutés à l’usine de Spirit Aerosystems, qui fabrique notamment les fuselages du 737 MAX, ont réduit les défauts de fabrication de 56 %.
11,8 milliards de dollars de perte nette en 2024
Pour rappel, depuis 2018, les incidents se multiplient chez Boeing, entraînant de lourdes pertes financières. En 2024, une grève historique des employés avait couté 10 milliards de dollars au groupe et les livraisons des nouveaux appareils destinés aux compagnies aériennes ont pris un retard important.
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En mars 2024, son ancien PDG, Dave Calhoun, avait quitté ses fonctions, avant de nommé Kelly Ortberg le 31 juillet. L’an dernier, la perte nette de Boeing a atteint les 11,8 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros), pour un chiffre d’affaires d’à peine 66 milliards de dollars (60 milliards d’euros), en recul de 14% par rapport à 2023. Son concurrent européen, Airbus, a de son côté enregistré un bénéfice net de 4,2 milliards d’euros (+12%), pour un CA de 70 milliards (6%).
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