Les travaux de construction de la nouvelle jonction TGV permettant de relier Roissy à Amiens ont commencé ce début d’année. La mise en service de la ligne est désormais prévue pour la fin 2026. Cette section de 6,5 km (circulable à 160 km/h), située au nord de Roissy, dans les environs de Survilliers, interconnectera le réseau à grande vitesse LGV Interconnexion Est au réseau classique Paris-Creil-Amiens.
Demandé depuis des années par la région Picardie (bien avant sa fusion avec la région Nord-Pas de Calais en 2016), le nouveau tronçon permettra de relier les villes picardes – Amiens, Creil, Chantilly-Gouvieux et Survilliers-Fosses – à Roissy-Charles de Gaulle (terminal 2). Les Picards pourront alors rejoindre beaucoup plus rapidement l’aéroport pour prendre leurs vols ou pour profiter des nombreuses interconnexions TGV européennes ou nationales de sa gare, sans avoir à passer par Paris et la gare du Nord. La desserte est aussi très attendue par les entreprises locales comme par les nombreux habitants du cru qui travaillent sur la plateforme aéroportuaire. La nouvelle jonction sera aussi un atout supplémentaire pour l’activité de tourisme d’affaires de Chantilly et de ses environs.
Les scénarios de desserte entre Amiens et Roissy-CDG penchent vers un mélange de TGV et de services régionaux (TER), pour un temps de trajet d’environ une heure (16 minutes entre Chantilly-Gouvieux et Roissy-CDG TGV). D’après les estimations du Conseil départemental de la Somme, 3,7 à 4 millions de voyageurs par an devraient emprunter la liaison dont les deux tiers pour les transports du quotidien.
Pour les Amiénois et Picards, cette nouvelle ligne sonne comme une revanche. En 1980, lors des études de tracé de la future ligne à grande vitesse, Amiens est écartée du projet de LGV Nord. Dans un contexte de conflit entre Lille et la cité picarde, une gare TGV Haute-Picardie est bien inaugurée en 1994 sur la ligne à grande vitesse Nord, entre Amiens et Saint-Quentin, mais difficilement accessible car en pleine campagne.
