L’aviation d’affaires entend bénéficier d’un soutien politique fort pour « continuer son engagement au service des entreprises et des territoires français ». Un secteur très mobilisé face à la hausse – dont l’avenir est en suspend – de la taxe de solidarité du transport aérien (TSBA ou « taxe Chirac »).
A peine nommé premier ministre, François Bayrou aura ainsi été interpellé, vendredi après-midi, dans une lettre ouverte de l’EBAA France. Pour le chapitre français de l’association European Business Aviation, l’aviation d’affaires joue un rôle essentiel pour les entreprises et les territoires, connectant efficacement des zones parfois mal desservies par les réseaux commerciaux.
S’ils le lisent, le courrier ne manquera pas de faire bondir ses opposants les plus engagés. Charles Aguettant, le Président de l’EBAA France, souligne en effet que « la transition écologique du secteur de l’aviation d’affaires est déjà bien engagée », qu’elle s’impose progressivement comme un « acteur clé de la décarbonation« . « Les principaux opérateurs, représentés au sein de l’EBAA France, poursuit-il, se sont par ailleurs engagés à atteindre une réduction de 50 % des émissions de CO2 d’ici 2050, par rapport à 2005. Des progrès significatifs ont d’ores et déjà été réalisés : près de 70 % des opérateurs d’aviation d’affaires utilisent des CAD (carburants durables) lorsque ceux-ci sont disponibles, tandis que des innovations technologiques, notamment dans les avions électriques et hybrides, accélèrent la transition. Par ailleurs, les avions de dernière génération consomment en moyenne 25 % moins de carburant que leurs prédécesseurs, soulignant l’engagement du secteur à réduire ses émissions ».
Pour l’aviation d’affaires, la transition écologique passe donc par « un renforcement de la filière de carburant durable (la production, faut-il le rappeler, est encore très faible aujourd’hui malgré la multiplication des projets, ndr), par des incitations fiscales et des financements pour encourager l’innovation dans les moteurs électriques et hybrides, par la mise en place d’une régulation harmonisée à l’échelle européenne pour soutenir ses initiatives ».
L’EBAA invite François Bayrou à travailler en concertation avec les acteurs du secteur pour « assurer la survie de cette aviation« . L’association appelle à une « taxation revue mais juste qui permettra l’atteinte des objectifs gouvernementaux sans entraîner la destruction de toute la filière et de ses 36 000 emplois directs« . Elle fait ainsi plusieurs propositions en ce sens qu’elle soumettra au nouveau gouvernement dans le cadre de la reprise des débats sur le projet de loi de finances 2025.
