Le gouvernement s’est engagé dans le renouvellement pour 100 millions d’euros du matériel devant assurer ces dessertes nocturnes.
Pour le train de nuit, on peut vraiment parler de retour en grâce ! A l’heure où la lutte contre le réchauffement climatique devient prioritaire, Emmanuel Macron l’avait lui-même annoncé lors de sa conférence de presse le 14 juillet dernier. Le gouvernement passe à l’action. Jean-Baptiste Djebbari, le ministre des Transports, a annoncé, dans le Parisien jeudi dernier, le renouvellement pour 100 millions d’euros du matériel permettant d’assurer des dessertes nocturnes. De nouveaux trains, avec de nouvelles couchettes, seront mis en place sur Paris-Nice probablement d’ici fin 2011, a confirmé Jean-Pierre Farrandou, le Pdg de la SNCF, sur RTL. Un Paris-Tarbes-Hendaye devrait également être relancé, d’ici 2022. La compagnie ferroviaire fera alors circuler quatre trains de nuit à cette date. La SNCF a en effet supprimé la plupart de ses lignes à l’exception de deux, Paris-Rodez-Toulouse-Latour de Carol et Paris-Briançon.
La concurrence pointe aussi le bout de son nez. On pourrait voir arriver des prétendants inattendus, tels Flixtrain ayant déjà annoncé souhaiter opérer Paris Bercy-Nice, et les chemins de fer autrichiens ÖBB qui parient sur ce mode de transport depuis 2016, et ont lancé en janvier dernier une ligne entre l’Autriche et la Belgique… Rappelons enfin que Thello, filiale de Veolia et de Trenitalia, relie Paris à Venise depuis 2011.
Les trains de nuit ont surtout subi la concurrence fatale du TGV. Leur exploitation est devenue difficilement rentable. Et leur relance a un coût élevé. Mais l’urgence climatique change la donne. Pour le collectif Oui au train de nuit, l’Hexagone a des dimensions idéales pour son exploitation, avec beaucoup de trajets demandant de 5h à 10h de train, surtout sur les transversales et depuis le Sud. Outre Paris-Nice et Paris-Tarbes-Hendaye, le collectif préconise des trains de nuit en coopération (SNCF, ÖBB, Thello, DB…) dont Paris-Berlin et la réouverture d’une première ligne transversale hexagonale.