La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) soutient très fortement le développement de la grande vitesse ferroviaire et des trains de nuit, et se félicite de l’annonce de la SNCF d’envisager de plafonner les prix des billets de TGV.
« Le report modal est aujourd’hui un objectif incontournable, car les besoins de mobilité et de transport collectif vont croître. Cette évolution est liée à la hausse démographique en France, au vieillissement de la population, à une dispersion des lieux de travail, aux contraintes associées à l’environnement… » a rappelé Jean Sivardière, vice-président de la FNAUT, lors d’un point presse organisé en ligne ce vendredi. Il a ainsi réfuté des arguments avancées par ceux qui ne croient pas au report modal. L’un d’eux serait le fait qu’il n’y aurait pas de vases communicants entre les modes de transport. Une assertion démentie par l’expérience, a-t-il indiqué, notant le report de l’avion vers le TGV ou en ville le développement du tramway au détriment de la voiture.
Sur les déplacements longue distance, la FNAUT rappelle que la taxation du kérosène n’aurait qu’un faible impact sur le trafic aérien intérieur. « Elle est nécessaire mais il est plus efficace de taxer les billets d’avion« , note Jean Sivardière, recommandant, comme c’est déjà le cas en Suisse, Allemagne ou Grande-Bretagne, de taxer l’avion afin que ce mode de transport soit toujours plus cher que le train. Dans ce cas, a-t-il ajouté, inutile d’interdire des relations aériennes domestiques, d’autant qu’elles peuvent s’avérer très utiles dans des cas d’urgence notamment professionnelles, et qu’un monopole de la SNCF aurait un impact négatif sur les prix.
Il a par ailleurs réaffirmé que le TGV était « l’outil privilégié pour réduire le trafic aérien, domestique d’abord, et ensuite avec les pays frontaliers« . Et la grande vitesse concurrence aussi la voiture, comme on a pu le voir entre Paris et Lyon avec la stabilisation du trafic autoroutier sur la A1. Elle doit désormais pouvoir profiter aussi à des métropoles qui n’en bénéficient pas, telles Nice et Toulouse. « Les LGV doivent être développées essentiellement sur la transversale sud« , a poursuivi Jean Sivardière. Et de se féliciter de l’initiative du premier ministre Jean Castex de relancer la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, tout en rappelant qu’une enquête publique devrait être bientôt lancée sur Marseille-Nice.
La FNAUT se félicite par ailleurs de l’annonce de la SNCF d’envisager de plafonner les prix des billets de seconde classe en TGV, notant que les consommateurs ne saisissaient pas toujours les subtilités des variations tarifaires induites par le système de yield. Et elle verra sûrement d’un très bon œil également la mise en place – dont l’annonce est prévue mardi prochain – d’une coopération entre la SNCF, la DB, ÖBB et les CFF portant sur le développement des trains de nuit.
Sur les courtes distances, la FNAUT estime que « les nouvelles mobilités sont intéressantes mais elles ont une faible capacité, à l’exception peut-être du vélo en ville« . Jean Sivardière a rappelé l’opposition de la fédération à la gratuité, laquelle induit une paupérisation du système de transport collectif, au regard des finances dégradées des collectivités locales. Et de noter le paradoxe de se priver des recettes des personnes qui ont largement les moyens de payer leurs voyages, pour en répercuter le coût sur l’impôt…