SAF : le gouvernement souhaite une filière française « compétitive »

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Le 18 juin 2025, lors du salon du Bourget, les ministres Eric Lombard (Économie), Marc Ferracci (Industrie et Énergie) et Philippe Tabarot (Transports), aux côtés de représentants de l’industrie et des syndicats, ont signé le volet « Carburants d’Aviation Durables » (SAF) du contrat stratégique de filière « Nouveaux Systèmes Énergétiques » pour la période 2024-2027. Cette feuille de route vise à structurer et accélérer l’émergence d’une filière SAF française compétitive. Un levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone du secteur aérien.
 
Selon un document communiqué par le ministère des Transports, le plan d’action se décline autour de quatre axes majeurs :
  1. Définir une stratégie de production ambitieuse : L’objectif est de produire suffisamment de biocarburants et de carburants de synthèse dès 2030 pour couvrir les besoins nationaux, tout en envisageant une position d’exportateur.
  2. Créer les conditions d’une filière industrielle française : Il s’agit de faciliter l’investissement dans de nouveaux projets tout en garantissant une concurrence équitable pour les compagnies aériennes.
  3. Sécuriser une production durable et compétitive : La France souhaite renforcer la traçabilité, lutter contre les importations non conformes et soutenir les technologies nationales.
  4. Lancer les premiers projets industriels avant 2030 : Le gouvernement compte faciliter l’accès au foncier et accompagner les projets stratégiques pour structurer une filière souveraine.

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Le SAF, un levier clé pour la neutralité carbone

Les carburants d’aviation durables sont identifiés comme « le principal levier pour parvenir à la neutralité carbone du secteur, conformément aux objectifs européens et au règlement ReFuelEU Aviation. » Ces carburants, compatibles avec la flotte actuelle, s’ajoutent aux mesures de sobriété, d’amélioration des opérations et de renouvellement des avions, qui à elles seules ne suffiront pas à atteindre les objectifs climatiques.
 
 
Sous l’impulsion des objectifs européens, la production française de SAF est en progression, portée par les groupes énergétiques et de nouveaux entrants, mais cela n’est pas suffisant. Plusieurs raffineries produisent déjà des biocarburants d’aviation, et l’État a récemment annoncé un soutien de 100 millions d’euros à quatre projets innovants de SAF de synthèse, issus de l’appel à projets CARB’AERO. Le contrat stratégique de filière réunit industriels, syndicats et pouvoirs publics autour de l’ambition de faire de la transition énergétique une opportunité de réindustrialisation pour la France, avec plus de 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires et près de 250 000 emplois concernés.
 
 
Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, a salué « une étape décisive dans la consolidation de la stratégie nationale pour la décarbonation du transport aérien ». Il a mis en avant la coopération entre industriels, énergéticiens et pouvoirs publics, soulignant que cette démarche collective vise à structurer une filière compétitive et résiliente, en intégrant les exigences du règlement européen ReFuelEU Aviation. 
 

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