SAS Scandinavian Airlines est-elle vraiment en danger ?

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La compagnie scandinave peine à sortir de l’ornière dans laquelle elle est tombée depuis le début de la crise sanitaire. Et la grève des pilotes qui se profile pour la fin du mois ne devrait pas arranger ses affaires. La Suède et le Danemark, les deux Etats actionnaires majoritaires du transporteur, ne cessent pourtant de consentir de nouveaux efforts pour la sauver.

SAS Scandinavian Airlines, qui faisait l’objet de rumeurs de faillite en début d’année, est-elle toujours en grand danger ? La grève des pilotes qui se profile – un préavis a été déposé par leur syndicat à partir du 24 juin au Danemark et du 29 juin en Norvège – sera-t-elle “dévastatrice” pour la compagnie, comme le prévoient certains de ses responsables ? L’inquiétude est d’autant plus vive dans les capitales danoise et suédoise que sa santé financière est critique. Et les regards se tournent de nouveau vers les États des deux pays, lesquels constituent ses principaux actionnaires avec l’un et l’autre 21,8%. Les Etats suédois et danois avaient déjà finalisé en octobre 2020 un plan de recapitalisation de SAS qui s’était traduit par une montée dans le capital de la compagnie scandinave (le premier possédait auparavant 14,8% du capital et le second 14,2%).

Copenhague est désormais prête à augmenter sa participation jusqu’à 30% du capital, apportant de nouveaux fonds propres, tout en effaçant une dette de 3,5 milliards de couronnes (quelque 470 millions d’euros) que lui doit la compagnie. Stockhom a en revanche indiqué qu’elle ne participerait pas à une nouvelle augmentation de capital. Mais la Suède, qui a déjà beaucoup aidé SAS pendant la crise sanitaire, et consenti des prêts, devrait obtenir l’aval du parlement pour que soit convertie une partie de sa dette en actions.

Pour SAS, une conversion supplémentaire de la dette en actions – au moins équivalente à celle de l’Etat suédois – et une prochaine levée de fonds d’environ 900 millions d’euros doivent lui permettre de surmonter la crise. Des investisseurs privés pourraient à cette occasion sortir du bois. La compagnie scandinave, pour convaincre, doit aussi obtenir des résultats avec son plan d’économies SAS Forward lancé en début d’année. Ce qui reste à démontrer dans le contexte actuel, entre le pétrole cher, une partie de la clientèle d’affaires qui manque toujours à l’appel, ou encore les tensions sociales liées à des effectifs insuffisants et aux difficultés pour recruter. Sur ce dernier point, on rappellera que SAS a beaucoup licencié pendant la crise, réduisant ses effectifs de 40% rien qu’en 2020…