La SNCF présente les résultats de son bilan annuel pour l’année 2021. Malgré la crise sanitaire, le groupe affiche un chiffre d’affaires en croissance de 15%, équivalent à celui de 2019.
Après 2 ans de crise sanitaire, Jean-Pierre Farandou, Président directeur général chez SNCF a souhaité saluer la, « solidité du groupe face aux difficultés et à la réduction de la mobilité ». « Le groupe SNCF a démontré qu’il savait rebondir et que le choix d’avoir deux entités indépendantes (Geodis et Keolis) s’est avéré payant. Jamais nous n’aurions pensé que l’activité ferroviaire puisse un jour connaître de telles difficultés », a-t-il confié lors d’une conférence de presse.
Un chiffre d’affaires (presque) au même niveau qu’en 2019
Avec un chiffre d’affaires annuel de 34,8 milliards d’euros, le groupe connaît une croissance de 15% par rapport à 2020 et se rapproche des niveaux de 2019 (-1%). La marge opérationnelle, elle, connaît une nette amélioration et atteint les 4,3 milliards d’euros, soit presque le double par rapport à l’année 2020. Avec un résultat net positif de 0,9 milliard d’euros, la SNCF passe au vert. Laurent Trevisiani, Directeur général délégué Stratégie Finances du groupe, tient cependant à préciser que ce résultat positif est dû en grande partie à la cession d’Ermewa, société spécialisée dans la location de wagons. Le groupe a réussi à réaliser plus de 1,6 milliard d’euros d’économies de marge opérationnelle grâce à de nombreuses mesures afin de compenser les pertes liées à la crise. En parallèle, la SNCF réduit sa perte nette de 1,9 milliard d’euros, qui s’élève désormais à -36,3 milliards d’euros.
Surperformance de Geodis
Pour Jean-Pierre Farandou : « Le chiffre d’affaires a été porté par les diverses mesures commerciales mises en place par SNCF Voyageurs. Si nous n’avons pas encore atteint les niveaux de 2019, nous pouvons dire que nous avons en revanche fait la moitié du chemin. Cette augmentation s’explique également par une surperformance de Geodis en 2021. En deux ans, la part de Geodis dans notre chiffre d’affaires global a augmenté de 33%, soit un tiers de plus. Cette année elle représente la moitié du CA du groupe ». En parallèle, la levée des mesures sanitaires a marqué un retour important des voyageurs à bord des trains malgré une cible affaires en deçà des attentes : « Nous savons désormais qu’il y a une partie de ces voyageurs qui ne reviendra pas et c’est pour cela que nous misons davantage sur le marché Loisirs. Nous n’abandonnons pas la clientèle Affaires mais nous avons conscience qu’en termes de volume, il n’y aura pas de retour à la normale. En revanche, le télétravail et les déménagements en région favorisent les trajets hebdomadaires ou bi-hebdomadaires sur certaines lignes ».
3 fois plus de voyageurs d’ici 10 à 15 ans
Concernant ses priorités, le groupe souhaite mettre en place une stratégie tournée vers la RSE : « Notre objectif à l’horizon 2025 et d’être certifié vert à 100% », déclare le Président du groupe. « Le ferroviaire doit jouer un rôle essentiel dans la transition écologique. D’ici 10 à 15 ans nous souhaitons multiplier par 3 le nombre de voyageurs. Pour cela, nous avons conscience que des investissements sont nécessaires afin d’améliorer les infrastructures », ajoute-t-il. Selon lui : « Il faut également travailler davantage sur l’intermodalité, notamment en région. Concernant l’expansion du réseau TGV en France et en Europe, j’y suis favorable et d’avis que le TGV est une réelle plus value pour les territoires »
A la question : quid de l’application SNCF Connect ? Jean-Pierre Farandou ne « nie » pas les problèmes que rencontre l’application mais se veut rassurant : « Je pense que nous avons sous-estimé l’attachement des voyageurs à l’ancienne version de l’application. Nous avons également sous estimé les ‘bugs’ et l’impact sur l’expérience utilisateur. Tout cela sera bientôt corrigé. »
