Au congrès des EDV, Alain Krakovitch, directeur TGV-Intercités, a tenu à rappeler que ses trains ne sont pas subventionnés, qu'ils doivent faire face à la concurrence et qu'ils financent le réseau ferré. Comprendre : "voilà pourquoi la commission baisse".
Tout en reconnaissant le réseau des agences comme “fondamental” pour la SNCF, Alain Krakovitch a tenu à justifier la baisse de la commission, au 1er juillet, de 3 à 2,9% puis de 0,1% par an jusqu’à 2,5% en 2028.
Comme préambule, il a voulu dissiper trois préjugés que subirait son entreprise. D’abord, TGV Intercités n’est en aucune façon subventionné. Ensuite le TER, lui, l’est bien, mais, d’une part, il n’existe aucune passerelle avec TGV, d’autre part, ce subventionnement est assimilable à celui dont bénéficie tout transport public local. Enfin, si l’Etat abonde la caisse de retraite des cheminots, c’est pour compenser un déficit démographique (on est passé de 500.000 cheminots à 150.000 en quelques décennies), comme il le fait pour celle des mineurs.
Cela dit,, les circonstances, aussi, ont changé : “La concurrence modifie les choses. Avant, on finançait le Paris-Bar-le-Duc grâce au Paris-Lyon… Renfe et Trenitalia, c’est sur Paris-Lyon seulement qu’ils s’installent. Donc la logique doit changer, les coûts doivent baisser.” Ce n’est pas tout : le péage (40% du prix d’un billet) pèse lourd et finance en grande partie les infrastructures ferroviaires du territoire, puisque que l’Etat ne met que 3 Mds au pot, quand l’Italie en verse 10, par exemple. Or l’objectif de TGV-Intercité est d’atteindre chaque année les 10 Mds € permettant de couvrir les coûts ainsi que les investissements.
D’où, cette baisse progressive de la commission aux agences. Alain Krakovitch de la dire encore plus clairement : “On négocie avec les agences comme nos acheteurs négocient avec Alstom”. Concernant l’accès, pour les agences, à Ouigo (qui faisait partie des négociations EDV/SNCF pour contre-balancer, à défaut de compenser, la baisse des commissions TGV), qui est loin d’être généralisé, il veut croire que l’intégration de cette offre dans le GDS Amadeus devrait régler ce problème.
En fait de négociations avec Alstom, elles doivent aller bon train puisque la SNCF va dépenser 4,5 Mds en rames nouvelles dans ces 10 prochaines années, pour couvrir des fréquences supplémentaires. Cumulées à une montée en puissance de la concurrence (“on va avoir 12 AR (non SNCF, ndr) quotidiens sur Paris-Lyon dans les prochaines années”, cette offre augmentée aura pour effet, prévoit Alain Krakovitch, une baisse des prix des billets TGV après les augmentations de 5 puis de 2,5% post-Covid.