L'entité regroupant Eurostar et Thalys profite de la publication de bons résultats annuels pour afficher ses ambitions : passer de 15 à 30 millions de passagers d'ici 2030.
Ces résultats annuels, annoncés par voie de communiqué, sont les premiers pour Eurostar Group en tant que tel, puisque l’entité est née du rapprochement de Thalys et Eurostar en avril 22. Trois chiffres clés s’en détachent :
- Chiffre d'affaires 2022 : 1532 M€
- EBITDA : 332 M€
- 14,8 millions de passagers transportés.
Concernant le chiffre d’affaires, il est évidemment en très forte hausse par rapport aux années précédentes, marquées par la pandémie de Covid-19 : “2,5 fois celui de 2021” (on imagine que la comparaison s’appuie sur le cumul des CA de Thalys et Eurostar), nous annonce le communiqué.
L'EBITDA, de 332 M€, constitue un record, "un résultat remarquable dans un contexte d'inflation ponctué de troubles sociaux au Royaume-Uni, en Belgique et en France", est-il souligné.
Objectif : doublement des voyageurs transportés en 7 ans
En termes de trafic, le Groupe a transporté 14,8 millions de passagers en 2022 : 8,3 millions pour Eurostar et 6,5 millions pour Thalys. "Après une forte baisse liée à l’épisode Omicron au début de l'année 2022, il n'aura fallu que 3 mois aux deux entreprises pour passer de 30 % à 80 % du volume de passagers 2019."
En 2022, une solide performance en matière de trésorerie a permis au groupe d’investir dans le parcours client mais aussi et avant tout de rembourser 127 M de ses dettes qui restent, à fin décembre 2022, de 964 M€.
"Ces résultats sont encourageants pour devenir l'épine dorsale du voyage durable en Europe. Nous mettons tout en œuvre pour développer notre offre afin de répondre à la demande dynamique et nous continuerons à nous efforcer d'atteindre notre objectif de 30 millions de passagers d'ici 2030", déclare Gwendoline Cazenave, CEO du groupe ferroviaire.
La destination Pays-Bas comme locomotive
La dynamique de croissance la plus importante se situe entre Londres et les Pays-Bas et entre Paris et Amsterdam.
Sur la ligne Londres-Pays-Bas en particulier, le volume a plus que doublé par rapport à la période pré-pandémique. Cette ligne a été stimulée par l'introduction d'un service aller-retour direct, sans changement de train, en octobre 2020.
Le voyage d'affaires à la traîne
En termes de profil de clientèle, Eurostar a connu une demande particulièrement forte de la part des voyageurs de loisirs, avec les volumes les plus importants en décembre 22 (malgré les grèves) qu'au cours de chacune des deux années précédant la pandémie.
Toutes les lignes d’Eurostar Group sont affectées par une reprise plus lente des voyages d'affaires par rapport à la période pré-pandémique, conséquence, estime le communiqué, des "réunions virtuelles". 2023 est marquée par une reprise des volumes d’affaires à 80%.
"Nous avons remis l'appareil industriel sur les rails, même si nous avons encore des marges de progression pour atteindre nos ambitions. En janvier dernier, nous avons dévoilé la nouvelle identité de la marque Eurostar. Cet automne, cette nouvelle marque sera incarnée par le nouveau site internet, l'application et le programme de fidélité unique, qui seront les premiers effets visibles de la fusion pour nos clients", conclut Gwendoline Cazenave.