La SNCF veut déployer le train à hydrogène d’ici 2022

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La compagnie ferroviaire a commandé une quinzaine de trains régionaux roulant à l'hydrogène au constructeur Alstom. L'Occitanie est la première à vouloir s'engager. Cinq autres régions seraient intéressées.

La SNCF ne se contente pas de vanter l'excellent bilan carbone du train comparé à l'avion. Elle s’inscrit désormais dans un plan en faveur de la transition énergétique, du verdissement du ferroviaire et de la sortie du diesel d’ici 2035. L'entreprise ferroviaire travaille notamment avec les constructeurs au développement de matériel TER toujours moins polluant. Ainsi devraient être mises en circulation des rames à hydrogène dès 2022 sur des parties non électrifiées du réseau.

Guillaume Pepy, patron de la SNCF, a annoncé ce jeudi sur BFM-TV qu'il souhaitait commander une quinzaine de train à hydrogène, permettant ainsi de lancer la filière en France. D'ici quelques semaines devraient se réunir autour d'une table six régions intéressées : la Normandie, les Pays de la Loire, la Bourgogne-Franche-Comté, l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France et l'Occitanie. Cette dernière a d'ailleurs déjà franchi le pas en faisant savoir qu’elle en voulait trois exemplaires.
Et le maire du Mans, Stéphane Le Foll, a manifesté pour sa part son souhait que la ligne Caen-Alençon-Le Mans-Tours en soit équipée.

Les premiers essais des TER à hydrogène sont prévus pour 2021, développés parallèlement au TER hybride (combinant l’électrique, le diesel et des batteries) construit par Alstom en partenariat avec les régions Grand-Est, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Des recherches sont également menées du côté des biocarburants.

Des trains à hydrogène construits par Alstom circulent déjà en Allemagne, depuis septembre 2018, exploités par la société LNVG. D'autres équiperont d'ici 2022 Fahma, une filiale du réseau de transports en commun Rhein-Main-Verkehrsverbund (RMV) outre-Rhin. «Outre les trains, la commande comprend également la fourniture d’hydrogène, la maintenance et la mise à disposition de capacités de réserve pour les 25 prochaines années», précisait Alstom dans un communiqué en mai dernier.



Ces trains roulent jusqu'à 140km/h et ont une autonomie de 1000 km. Comment fonctionnent-ils ? Une pile à combustible (PAC) se trouve sur le toit de la rame, alimentée par de l’hydrogène stocké sous forme gazeuse et par l’oxygène de l’air. La réaction dans la PAC libère de l’eau (sous forme liquide ou gazeuse) et de l’électricité. Cette dernière alimente la traction et les équipements à bord (éclairage, air conditionné, écrans d’affichage). Des batteries lithium-ion stockent le surplus d’électricité produit par la pile à combustible, ainsi que l’énergie récupérée au freinage. La question se pose désormais de savoir si l'hydrogène consommée est produite par électrolyse de l'eau, ou si elle est issue d'énergies fossiles ou nucléaire, ce qui change un peu  la donne...