Location d’affaires : l’Allemagne domine, l’électrique patine, des négo s’imposent

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Location d'affaires : l'Allemagne domine, l'électrique patine, des négo s’imposent
(Ph. AdobeStock)

L’étude Cities & Trends Europe 2025 de BCD Travel dévoile un marché européen de la location automobile d’affaires entre suprématie allemande, tension inflationniste et transition électrique balbutiante.

La location de voiture demeure un maillon essentiel de la chaîne de mobilité professionnelle en Europe. Selon l’étude de BCD Travel, plus d'un voyageur sur cinq (21%) complète sa réservation aérienne par une location automobile, avec une durée d'utilisation moyenne de quatre jours. Ce chiffre confirme l'importance de ce segment dans l'écosystème du voyage d'affaires et souligne la nécessité d'une intégration fluide dans les programmes de travel management.

Hégémonie allemande et bastions européens

La cartographie des locations d'affaires dessine un territoire à forte coloration germanique. L'Allemagne place cinq métropoles dans le top 10 européen, avec Munich qui trône au sommet du classement. Cette domination s'explique par la puissance économique allemande, la dispersion de ses centres d'affaires sur le territoire.

Paris et Londres maintiennent leur rang (2ᵉ et 4ᵉ positions respectivement), confirmant leur statut de hubs incontournables du voyage d'affaires européen. Milan, Amsterdam et Vienne complètent ce tableau des métropoles où la voiture de location s'impose comme un outil professionnel privilégié. A noter que la typologie des destinations est cruciale dans le choix de louer un véhicule. Ainsi, alors qu'Amsterdam se classe, dans la même étude, première destination business d’Europe, elle ne se retrouve qu’au 7ème rang des hubs “car rental”.

> Lire aussi : Amsterdam, première destination d’affaires en Europe, Paris se classe cinquième

L'aéroport, point névralgique incontesté

La géographie de la prise en charge des véhicules révèle une concentration massive autour des plateformes aéroportuaires. Avec 93% des locations effectuées à l'aéroport, les autres points de contact apparaissent comme marginaux : gares ferroviaires (4%), centres-villes (3%) et proximité des hébergements (3%).

Cette polarisation souligne l'importance stratégique des implantations aéroportuaires pour les loueurs et la pertinence d'une intégration optimale entre réservation aérienne et automobile dans les outils de gestion de voyage.

L'électrification : un horizon encore lointain

Le constat est sans appel : la révolution électrique n'a pas encore conquis le secteur de la location d'affaires. Seul un voyageur sur cinq loue occasionnellement un véhicule électrique, tandis qu'une écrasante majorité (81%) n'y a jamais recours. Plus révélateur encore, seul 1% des voyageurs d'affaires optent systématiquement pour cette solution.

Les freins identifiés sont multiples : complexité logistique (46%), disponibilité limitée sur site (35%) et autonomie insuffisante (33%). Les politiques d'entreprise semblent également en retard, avec 12% des répondants indiquant que leur travel policy n'intègre pas encore cette option. Quant aux motivations des early adopters, elles relèvent principalement de convictions environnementales (51%), de curiosité technologique (29%) ou simplement d'opportunités liées à la disponibilité (24%). Des chiffres qui confirment une récente étude Carbookr, due à Corporate Mobilities et OpinionWay.

> Lire aussi : Véhicules électriques : les essayer, c’est (pas encore vraiment) les adopter

Tension inflationniste, négo nécessaire

"Un déséquilibre aigu entre l'offre et la demande a entraîné d'importantes hausses de prix pour les clients de la location de voitures au cours des deux dernières années. Sur de nombreux marchés mondiaux, ces augmentations tarifaires se sont poursuivies pendant une grande partie de 2024", analyse Mike Eggleton, Directeur de la Recherche et de l'Intelligence chez BCD Travel.

Cette tendance haussière semble loin d'être terminée. "Les coûts des loueurs continueront d'augmenter en raison de véhicules plus onéreux et à forte composante technologique, ce qui pourrait entraîner des hausses tarifaires pour les clients professionnels", poursuit-il. Son conseil aux entreprises est sans équivoque : "Les organisations qui n'ont pas renégocié leurs accords récemment doivent se préparer à des augmentations significatives en 2025, avec des négociations difficiles nécessaires pour en limiter l'impact."

Implications pour les travel managers

Ces données dessinent plusieurs axes de réflexion pour les responsables voyages. L'importance d'une négociation approfondie avec les loueurs s'impose naturellement, particulièrement sur les implantations aéroportuaires des principales destinations allemandes et européennes. La nécessité d'une intégration fluide entre réservation aérienne et automobile dans les outils de self-booking apparaît également comme un impératif opérationnel.

Le décalage entre aspirations environnementales et réalités pratiques ouvre par ailleurs la voie à une réflexion stratégique sur l'intégration progressive des véhicules électriques dans les politiques voyages. Cette démarche nécessitera une attention particulière aux infrastructures disponibles dans les destinations privilégiées par l'entreprise.

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