Au dernier Congrès Manor, Frédéric Laurent-Miel (SNCF) a confirmé la bonne santé du train en général, dans le corpo en particulier. Selon lui, c'est avant tout cette dynamique qui explique l’augmentation des prix.
Pour la SNCF, 2024 a été une “très bonne année sur le segment corpo, même si les Jeux olympiques ont un peu atténué cette tendance. Mais depuis septembre, cette très bonne dynamique est repartie”, explique Frédéric Laurent-Miel, directeur Entreprises et Agences “TGV-INTERCITÉS”.
Sur le 2ème trimestre 2024, c’est même une augmentation de 9% qui a été constatée. Pour le reste de l’année, les chiffres demandent à être analysés. Mais, indubitablement, l’utilisation du train par les voyageurs professionnels n’a pas encore atteint son plateau.
Pour Frédéric Laurent-Miel, ce sont les stratégies de diminution de l’impact carbone des entreprises, avec des “objectifs nourris de KPI de plus en plus précis dans les bilans d'activité” qui alimentent cette appétence pour le train. Car, pour atteindre ces objectifs, “un des vecteurs les plus rapides est la conversion de l’aérien vers le train”. Certes, “ce report ça déjà eu lieu en grande partie, mais aujourd'hui, il se fait sur des trajets qu'on n’imaginait pas il y a quelques années : sur du 3h-3h30 de TGV”.
Loi de l'offre et de la demande
Cette limite de bascule aérien/train qui recule est rendue possible par les bonnes conditions de voyage que permet le train, estime Frédéric Laurent-Miel : “On peut y travailler, le wifi est à bord”. Interpellé sur la qualité de la connexion, il répondra : “Quand on veut regarder un film à 320km/h, oui, il peut y avoir quelques coupures… Mais dernièrement, sur un Paris-Lyon, j’ai participé à une visioconférence de 1h20; il y a une rupture de connexion de 15 secondes - ce qui peut m'arriver aussi au bureau…”
Interrogé sur l’augmentation des prix du billet, il a tenu à rappeler : “Les augmentations de nos prix sont homologuées par l’Etat. Elles ont été, ces dernières années, inférieures à l’inflation (...) On ne peut pas multiplier nos tarifs par 3 ou 4 comme dans l’hôtellerie !” De toute façon, ces augmentations seraient moins dues, selon lui, à un changement de grille tarifaire qu’à la loi de l’offre et de la demande : “Quand certains trains avaient avant des taux de remplissage de 60 ou 70% et qu’ils sont désormais pleins 15 jours avant, le prix est forcément plus élevé”.