TSBA : Ryanair réduit ses activités en France… jusqu’où ?

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La compagnie low cost, Ryanair, décide de réduire ses opérations depuis la France dès mars 2025, suite à l’augmentation de la TSBA. Plusieurs aéroports régionaux pourraient être menacés par cette perte d’activité. 

La première d’une longue série ? Ryanair est la première compagnie étrangère à annoncer la réduction de ses opérations depuis les aéroports français. La low cost menaçait en novembre dernier de stopper ses activités dans dix aéroports si le gouvernement ne revenait pas sur l’augmentation de la taxe Chirac, remettant ainsi en cause son arrivée à Orly. La compagnie a décidé de mettre sa menace à exécution et annonce une potentielle baisse de 50% de ses opérations sur le territoire. 

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Dans une lettre datée du 21 février dernier, Ryanair reproche au gouvernement français son manque de « vision à long terme » et explique que cela la force à « revoir ses capacités en France ». A compter du 29 mars prochain, soit quelques jours avant l’application de la hausse de la TSBA (à partir du 1er avril – NDLR), Ryanair va supprimer deux lignes au départ de l’aéroport de Vatry (Marne), à destination de Porto et de Marrakech. «La disparition prévue à partir du 29 mars de ces deux lignes reliant l’aéroport de Vatry à Porto (Portugal) et Marrakech (Maroc) aura des conséquences néfastes pour l’ensemble de notre territoire», prévient le département de la Marne dans un communiqué de presse. Ces deux lignes représentaient 85% du trafic passagers de l’aéroport l’an dernier, soit 74.000 passagers sur 86.000, précise le département. De son côté, Ryanair écrit : « Nos activités dans les aéroports français comme Vatry vont être transférées dans des aéroports concurrents dans des pays moins chers”. 

La crainte de pertes financières importantes pour les aéroports régionaux

Contacté par la rédaction, Nicolas Paulissen, déléguée général de l’UAF&FA (Union des Aéroports Français) nous confie craindre que le départ de Ryanair depuis Vatry ne soit qu’un début. « Les aéroports régionaux où opère Ryanair ont tous reçu un courrier leur expliquant que, compte tenu de la fiscalité française, la low cost prévoyait de réduire ses activités sur le territoire. A ce jour, Vatry est le seul où le départ de Ryanair est confirmé, mais nous nous attendons à un mouvement plus important pour les programmes hiver 2025 et été 2026 ».

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Selon lui, cette décision prise par Ryanair met en péril la santé financière d’un grand nombre d’aéroports français, notamment ceux qui accueillent entre 100.000 et 1 million de passagers à l’année, comme ceux de Limoges, Bergerac ou la Rochelle. « Pour certains aéroports régionaux, Ryanair est la seule compagnie à opérer des vols commerciaux. Il va falloir attendre de constater des dégâts considérables pour que le gouvernement comprennent l’ampleur des risques liés à la hausse de la TSBA », ajoute-t-il. Edo Friart, directeur commercial chez Aéroport Paris-Beauvais, nous confie être « très attentif à la situation et aux décisions potentielles de Ryanair et des autres compagnies ». L’aéroport, qui n’est autre que la base principale de la low cost en France, reste vigilant et ses dirigeants ont conscience qu’il pourrait être potentiellement concerné. « Cette hausse de la taxe touche, en proportion, davantage les billets low cost si l’on considère le rapport entre son montant et le prix du billet, c’est la raison pour laquelle elle nous inquiète particulièrement », ajoute Edo Friart. 

Vueling, Volotea… les prochaines ? 

Pour le délégué général de l’UAF&FA, les risques sont nombreux. Au-delà de l’aspect financier et du manque à gagner pour les aéroports concernés, cette décision fait craindre un risque pour la connectivité sur le territoire. « Les compagnies aériennes ne font pas dans la charité, elles recherchent à être profitables, surtout les low cost, et, dans un contexte de pénurie d’appareils, se tournent vers les aéroports les plus rentables », déclare-t-il.

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Selon lui, des compagnies comme Vueling ou Volotea pourraient suivre le mouvement, même si elles font aujourd’hui « moins de bruit ». « La hausse de la TSBA et, plus largement, la fiscalité française, impacte l’activité des acteurs de l’aérien et les conséquences sur la capacité se fait déjà sentir. La tendance est à la baisse depuis un an et fait craindre une dégradation de la mobilité des Français », conclut Nicolas Paulissen.

 

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