Les voyageurs d'affaires ont un appétit croissant pour les activités sportives lors de leurs déplacements professionnels, selon une étude due à Hyatt. Le point sur cette tendance dont le MICE fut l'avant-coureur.
Au-delà des critères traditionnels de confort et de proximité, l'accès aux installations sportives deviendrait un élément déterminant dans le choix des hébergements des voyageurs d’affaires. Une étude récente menée par Hyatt conclut en effet que “21% des voyageurs français se réjouissent systématiquement (sic) de pouvoir accéder à une salle de sport ou de pratiquer une activité sportive lors de leurs déplacements professionnels”.
Rappelons cependant que l’étude repose sur du déclaratif et qu’en la matière, la fiabilité est sujette à caution. Souvenir de conversations avec des trois ou quatre directeurs d’hôtels “corpo”, unanimes, pour déclarer en substance : “Les clients qui exigent un fitness center sont bien plus nombreux que ceux qui l’utilisent”.
Sports-tripping
Il n’en fallait cependant pas plus pour donner un nom à cette tendance : le sports-tripping. Mais, à vrai dire, le terme englobe un mouvement plus large. Il recouvre donc le fait de pratiquer une activité physique lors de son voyage professionnel, mais aussi d’y intégrer un événement sportif en tant que spectateur.
Le pauvre voyageur d’affaires dont la seule distraction, lors de son dernier déplacement commercial en région lyonnaise, a consisté à rencontrer ses collègues de Vénissieux reste interdit devant cette information : “Des gugusses rémunérés ont assisté à un match de l’OL pendant que je me prenais un bide chez un prospect à Vaulx-en-Velin ?!?!”
Pas tout à fait… Voir Lacazette et ses coéquipiers tâter du cuir, certes, mais pas pendant les heures de travail. D’après l’enquête Hyatt, “5% (des voyageurs) envisage d'ajouter un événement sportif majeur à leur programme, avant ou après un voyage d'affaires déjà prévu”. On entre alors dans la catégorie bleisure. Que confirme une étude, menée par Corporate Traveller et FCM Travel il y a quelques semaines, révélant que “des événements tels que des concerts ou des compétitions sportives influencent désormais de manière stratégique les déplacements professionnels.”
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L’étude de Hyatt, elle, ose une perspective au sujet de ce sports-tripping : une croissance attendue entre 2023 et 2030 atteignant les 17,5%, en faisant “l'un des secteurs à la croissance la plus rapide de l'industrie touristique”.
Le MICE en pionnier
S’il est bien un secteur du déplacement professionnel qui intègre de longue date l’activité sportive, c’est bien le tourisme d’affaires. Dès lors qu’un séminaire ou une convention ne se contente pas d’enchaîner brainstormings, réunions et conférences, dès lors que l’événement comporte une composante “incentive”, le sport ou, du moins, l’activité physique, n’est jamais loin. Ce sont, dans ce cas, les vertues de “team building” ud sport qui sont recherchées.
Nombreux, en outre, sont les équipements sportifs (notamment les stades identifiés à un club de football ou de rugby) qui se muent en venues le temps d’un événement d’entreprise. Pour le gestionnaire de site, il s’agit d’optimiser l’outil. Pour l’organisation qui fait le choix d’un tel lieu, l’objectif est de créer une cohérence avec les valeurs qu’elle veut transmettre à ses équipes (le goût de l’effort, l’esprit d’équipe…).
Ces phénomènes ne sont pas nouveaux mais ils s’amplifient. Paul Dalgleish, VP of Sales, Revenue and Business Development EAME de Hyatt : “En 2024, nous avons constaté une augmentation de 22% des demandes de MICE pour les propriétés Hyatt en France, portée par la demande d'événements business uniques et expérientiels. Avec cet appétit croissant des entreprises (pour ce type d’expériences), l'intégration du sport n'est pas surprenante.”
