D-EDGE publie une étude concernant l’utilisation des GDS comme canal de distribution par les hôteliers. Selon le rapport, ces derniers seraient sous-exploités et mal utilisés malgré une forte croissance des réservations par rapport aux autres canaux.
Alors que les dépenses mondiales pour le marché du voyage d’affaires devraient augmenter de 7%, en moyenne, entre 2025 et 2028, les GDS représentent une source potentielle importante de réservations pour les hôtels. Selon D-EDGE, environ 80% des réservations effectuées via les GDS concernent des voyages professionnels, avec un revenu deux fois supérieur à celui des voyageurs loisirs (étude AMEX GBT). « Nous constatons que les hôtels utilisant le GDS enregistrent de meilleures performances en termes de prix moyen (ADR) , de durée de séjour et de taux d’annulation », déclare Isabelle Falque, responsable marketing et communication chez D-EDGE. Avant d’ajouter : « Cependant, le GDS n’est pas adapté à tous les hôtels… ».
Une reprise du voyage d’affaires confirmée
Dans son rapport, on peut lire qu’entre janvier et mai 2024, les réservations via le GDS ont augmenté de 54 % par rapport à la même période en 2023, illustrant « clairement la reprise des voyages d’affaires ». le poids du GDS dans les ventes en ligne des hôtels varie selon les établissement, en fonction de la clientèle, des contrats signés avec les entreprises et de la visibilité d’un établissement sur les outils de réservation.
Avec un tarif journalier moyen (ADR) de 179 €, les réservations via les GDS se classent au deuxième rang en termes de revenus pour la période de janvier à mai, derrière les réservations directes à 204 et devant les tarifs appliqués par les OTA (entre 124 et 168 euros). Selon l’étude, la durée moyenne de séjour est également bien supérieure aux autres canaux, excepté Wholesalers, avec une durée moyenne de 2,55 jours. Parmi l’hypothèse avancée par D-EDGE pour justifier cette durée, l’augmentation des voyages mixtes et le « bleisure ». Au niveau du taux d’annulation, Booking Group arrive en tête avec 37,2%, loin devant Expedia Group (27,1%) et les GDS affichent le taux le plus bas (4,6%). Les réservations via le GDS sont également garanties en cas de now-show, ce que les hôteliers semblent appréciés.
Un canal de distribution qui n’est pas l’option idéale pour tous les hôteliers
Enfin, l’étude montre qu’en termes de coûts de distribution, ces derniers oscillent entre 18 et 20% pour le GDS, contre 15 et 28% pour les OTA et 20 à 40% pour Wholesalers. « Pour les hôtels cherchant à optimiser leur stratégie de distribution tout en maîtrisant les coûts, le GDS offre donc un bon rapport coût/visibilité », est-il indiqué. En revanche, ce canal n’est pas celui à privilégier pour tous les hôtels.
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Selon les hôteliers interrogés par D-EDGE, le GDS a une utilité très limitée pour les établissements qui se concentrent sur le tourisme de loisirs. Une professionnelle pointe également du doigt la complexité de la structure de paiement du GDS et la limitation liée à la saisonnalité, aux politiques d’annulation et aux restrictions de disponibilité. « Si votre stratégie est de maximiser l’occupation avec un budget limité, le GDS pourrait ne pas être adapté. Observez l’impact du GDS sur votre marché : si aucun autre hôtel n’y est référencé, cela signifie probablement que ce n’est pas la meilleure option pour cette localisation », conclut une professionnelle travaillant pour les hôtels Platzl.
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Méthodologie : Les données de cette étude proviennent des réservations en ligne effectuées entre le 1er janvier et le 31 mai 2024, et comparées à la même période l’année précédente. L’échantillon inclut 367 hôtels indépendants et groupes hôteliers de 3 à 5 étoiles en Europe et en Asie-Pacifique.