Le Grand Live du Voyage d’Affaires a été l’occasion de réunir 4 experts pour échanger autour des perspectives du voyage d’affaires. Après une année 2022 marquée par la reprise, l’évolution de l’inflation, la pression environnementale et le conflit en Ukraine impactera fortement 2023.
L’année 2022 a été synonyme de reprise pour le marché du voyage d’affaires : « Nous sommes revenus à un nombre de déplacements professionnels plus importants et des budgets en hausse, notamment dû à une augmentation des prix », explique Amélie Berruex, general manager chez Axys Odyssey. Mais elle a également été marquée par plusieurs « gros chamboulements », dont la disparition de l’OBT Traveldoo et une consolidation du marché qui se confirme, comme le souligne Aurélie Duprez, founding partner chez Areka Consulting. Selon Christophe Roth, director of missions au sein d’EPSA : « Le voyage d’affaires redevient une priorité pour les entreprises depuis une dizaine de mois environ et la question du budget est omniprésente ». Dans ce contexte inflationniste et instable d’un point de vue sanitaire et géopolitique, il est effectivement très compliqué pour les entreprises de définir précisément un budget voyage, « surtout lorsque les entreprises elles-mêmes commencent à rembourser les PGE contracté durant la crise sanitaire. Etablir un budget dans ces circonstance est périlleux, il faut anticiper une marge de +30 à 40% en moyenne sur sa base de départ », déclare Brigitte Jakubowski, CEO JK Associates Consulting.
Pression environnementale et refonte des PVE
Au-delà des éléments externes aux entreprises, l’année 2023 devrait être fortement impactée par la pression environnementale et les prochaines législations en matière de RSE. « Avec les nouvelles réglementations, les acteurs du marché public ne vont avoir d’autres choix que d’accélérer sur leur stratégie RSE. Cela concerne les PVE sur la partie environnement mais pas que…le volet social sera tout aussi important. Le bien-être du voyageur sera primordial et la politique de mobilité devra prendre davantage en compte les mobilités douces. C’est un élément de recrutement très important », ajoute Brigitte Jakubowski. Pour Aurélie Duprez, cette pression sur les PVE et les critères RSE ne vont faire que se renforcer en 2023 : « Au Royaume-Uni, ces critères sont déjà pris en compte lors des appels d’offres. En France cela est en train d’arriver ». Un environnement légal qui « devient contraignant« , avec lequel les acteurs du secteur peuvent être perdus : « Nous devons anticiper et accompagner nos clients. Les aider à ce que cette transition se passe au mieux et cela passe par le choix des fournisseurs ou bien encore le reporting », déclare Christophe Roth.
2023, l’année de l’inconnu
Concernant les prévisions autour du voyage d’affaires, Amélie Berruex anticipe une année hétérogène « en fonction de l’activité de l’entreprise ». « Le coeur de métier de la société sera un élément clé pour le voyage d’affaires. Certaines en ont plus besoin que d’autres d’un point de vue business ». Une vision que partage Brigitte Jakubowski, qui ajoute : « Si la guerre en Ukraine persiste, le volume d’affaires risque de baisser car il y aura une problématique de coût concernant l’énergie et le premier budget qui risque de tomber est le voyage d’affaires. Les entreprises risquent de se concentrer sur les voyages essentiels mais en y allouant un budget plus conséquent. Dans tous les cas un retour à la normale n’est pas attendu avant 2025 ». A cela s’ajoute de nombreux « inconnus » dont la durée des mouvements de grève en France, le maintien de l’ouverture des frontières en Asie ou bien encore NDC.