A l’occasion de l’IFTM Top Resa, l’AFTM organisait un atelier autour de la question de l’emploi et de la problématique du recrutement dans l’industrie du Business Travel. Alors que de nombreux acteurs peinent à recruter, Marie Allantaz invitait Selectour Affaires, FCM, Egencia, Easy2call, CBT et l’Institut Français du Tourisme pour échanger sur ce sujet.
Le marché de l’emploi dans le Business Travel et son attractivité sont intimement liés au Tourisme. Selon Marie Allantaz, le marché était déjà en crise et fragilisé avant le Covid-19 à cause d’une « mauvaise image » liée à un travail pénible et mal payé mais que l’on fait avec « passion ». « Pour le Business Travel ce qu’il y a d’encore plus compliqué est que cette passion du voyage justement n’est pas forcément l’élément le plus motivant. On est surtout sur des métiers autour du service et du conseil », déclare-t-elle. Après plusieurs mois/années de crise, le marché de l’emploi est également touché par un phénomène qui touche cette fois-ci tous les secteurs : la fameuse grande démission. « Je pense que de nombreuses personnes ont profité de cette période pour revoir leur plan de vie, de carrière… Dire que l’image s’est dégradée je ne suis pas totalement d’accord car les métiers du voyage d’affaires n’ont jamais été connus en fait », ironise Matthieu Champion, Senior Director, Head of Sales EMEA – MNE & Global, chez Egencia.
Une orientation qui se joue dès l’école
Et là est peut-être le vrai problème. Dès l’école, le secteur peine à séduire les étudiants et donc, les futurs collaborateurs. « Il faut faire connaître tous les corps de métier. Travailler dans le BT ce n’est pas juste devenir agent de voyages, au contraire », poursuit Julien Chambert, fondateur de CBT Conseil. « C’est un secteur où il ne faut être uniquement attiré par l’aspect voyage ou conseil mais être également un véritable technophile », ajoute Patricia Morosini, Directrice de Selectour Affaires. Pour Coralie Noizet, directrice des ressources humaines chez FCM, le contexte de reprise ne facilite pas non plus les recrutements : « Toutes les agences souhaitent recruter en même temps et sur des volumes impressionnants. La reprise a été plus forte que prévue et aujourd’hui le marché de l’emploi est très tendu car il n’y a pas assez de personne dirigées vers le BT. »
Des conditions de travail qui évoluent
Pour sortir de cette crise de l’emploi, plusieurs initiatives ont été mises en place. En interne tout d’abord, avec des conditions de travail plus souples où le télétravail va être automatiquement proposé et où, lorsqu’elles les entreprises le peuvent, les salaires sont revus à la hausse. A l’échelle nationale, l’Institut Français du Tourisme a lancé une campagne grand public pour inciter les nouveaux talents à s’orienter vers le secteur. Georges Rudas, Président de l’Institut, se veut néanmoins rassurant en rappelant que le marché de l’emploi en général n’en est pas à sa première crise : « Il s’est passé la même chose après la crise économique de 2008 ». Désormais, tout l’enjeux sera de continuer de valoriser les métiers du BT, tout poste confondu, et de faire peut-être preuve d’un peu de patience…