« Air Cocaïne »: le SNPL s’indigne d’un « verdict injuste »

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Le monde des pilotes, solidaire des deux pilotes qui viennent d'être condamnés à 20 ans de prison en République Dominicaine, condamne cette décision de justice. Tandis que le Quai d'Orsay souligne que cette condamnation "n'est pas déinitive", le SNPL envisage des mesures de rétorsion. Les condamnés font appel.

Les quatre Français condamnés vendredi 14 août à 20 ans de prison pour trafic international de cocaïne par le tribunal de Saint-Domingue ont fait appel de cette condamnation. Les deux pilotes, Pascal Fauret et Bruno Odos, mais aussi le membre d’équipage Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia affirment tous qu'ils ignoraient le contenu de la soute. Ils avaient été arrêtés le 19 mars 2013 en pleine démonstration de force des douanes dominicaines à bord d’un Falcon-50 chargé de 700 kilos de cocaïne, qui s’apprêtait à décoller de l’aéroport de Punta Cana à destination de Saint-Tropez.

Ce n'est pas la première fois que la SNPL suit de près le sort des deux pilotes français et il a déjà par le passé appelé au boycott de la destination, qui vit essentiellement du tourisme. Dans un communiqué, le syndicat détaille les raisons pour lesquelles il considère le verdict comme "injuste", nous en reproduisons l'essentiel ci dessous:

"Le verdict est tombé dans l’affaire des deux Français mis en cause en République Dominicaine alors qu’ils exerçaient simplement leur métier de pilote de ligne.
- Leurs défenseurs ont pourtant démontré à la Cour que le vol était un vol commercial et que dans ce cadre, les pilotes, conformément aux règles internationales ne pouvaient être tenus pour responsables du contenu des bagages de leurs passagers.
- Il a également été prouvé que la responsabilité du passage des bagages aux contrôles de sûreté avait été confiée par contrat à une société d’assistance aéroportuaire comme il est d’usage constant dans le transport aérien.
- Le procureur dominicain n’a apporté aucune preuve à charge contre les pilotes qui ont eu pour seul tort d’exercer leur métier et de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment.

Malgré tous ces éléments à décharge et l’absence totale de preuves à charge, nos deux collègues ont été condamnés à 20 ans de réclusion et laissés en liberté en attendant le procès en appel.
Les deux pilotes paient très cher l’incapacité de l’état Dominicain à assurer les contrôles de sûreté des bagages et des passagers qui sont pourtant de son seul ressort dans le cadre d’un vol commercial. Si ces contrôles avaient été assurés correctement, les bagages ne seraient jamais arrivés jusqu’à l’avion.
Le SNPL considère que la sécurité juridique des pilotes et des équipages en général n’est pas garantie en République Dominicaine et les incite dès aujourd’hui à faire preuve de la plus grande circonspection dans la réalisation de ces vols.
Au-delà, le SNPL réfléchit dès aujourd’hui aux mesures concrètes qui devront inévitablement être mises en œuvre pour assurer la sécurité des équipages programmés sur cette destination."