Chez Air France, Janaillac moins serein pour 2018

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Auditionné par le Sénat le jeudi 18 janvier, Jean-Marc Janaillac n'a pas fait preuve d'un optimisme débridé. Pour le patron du groupe Air France/KLM, 2018 sera une année plus difficile que 2017. En cause : la concurrence et le prix du pétrole, toujours difficile à maîtriser.

Les annonces de Ryanair, la concurrence de Norwegian sur New York (la ligne la plus rentable de la compagnie française) dont le trafic l'été prochain sur l'Amérique du Nord sera plus élevé que celui d'Air France, mais aussi l'inconnu que représente le prix du pétrole… Voilà, pour Jean-Marc Janaillac les motifs d'inquiétude. Il n'est d'ailleurs pas le seul à s'inquiéter, le cabinet Morgan-Stanley a dégradé la note du groupe vendredi, provoquant une nette baisse du titre Air France-KLM à la Bourse de Paris. Morgan Stanley s'inquiète de l'impact de la hausse des cours du pétrole sur la rentabilité de la compagnie aérienne cette année. Jean-Marc Janaillac a également évoqué le développement de Level et une offre court et moyen-courrier bousculée… en rappelant "la montée en puissance d'EasyJet, Volotea ou Vueling". Et d'ajouter : "c'est aujourd'hui le paysage qui se dessine devant nous".

Sa solution : "Rester unis pour mieux se battre". Le patron du groupe veut mettre en place des accords économiques, en particulier sur l'Amérique Nord, grâce à des partenariats avec Virgin (le groupe possède 31 % du capital) LATAM, Gol, Delta Airways…

Pour le patron du groupe, il existe d'autres risques à ne pas négliger. Citant les compagnies du Golfe, il constate qu'elles "repartent à l'offensive mais qu'elles ne sont pas les seules à chercher à se développer sur le marché français. On le voit aussi avec Turkish Airlines qui a une offre très importante". Des propos qu'il avait déjà tenus lors de sa présentation des vœux il y a quelques jours en ajoutant alors "nous constatons qu'au-delà de la concurrence raisonnable, que toutes les compagnies ne jouent pas avec les mêmes règles".

Autre constat, les redevances aéroportuaires françaises qu'il juge trop élevées et qui pèsent sur les comptes de la compagnie. Même constat sur les charges salariales et de donner un exemple : "Lufthansa paye des charges patronales à hauteur de 25% plafonnée à 100.000 euros de salaires quand les nôtres sont de 46%. Au final, l'écart de coûts est 400 millions d'euros. Ce sont autant de point qui expliquent une partie du déficit de compétitivité du groupe"

Face aux Low cost, plusieurs pistes sont à l'étude et seront développées lors d'une réunion interne en juin prochain. Parmi les possibilités attendues, une modernisation de la flotte engagée dès 2018. Un appel d'offres pour le renouvellement du moyen courrier sera engagé dans ces prochains mois. Le cahier des charges sera publié au 1er trimestre pour une commande fin 2018.

Mais le patron du groupe AF/KLM ne cache pas qu'il porte beaucoup d'espoir dans les prochaines Assises du Transport aérien. En réponse à Nicole Bonnefoy, Sénatrice des Charentes, il s'est dit "confiant dans la capacité du groupe à s'adapter aux changements".

Voir l'audition de Jean Marc Janaillac]url:http://videos.senat.fr/video.518235_5a5e8a425a65a.audition-de-m-jean-marc-janaillac