Comment Trump va plomber le budget du voyage d’affaires

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Même en week-end, en RTT ou en vacances, l’information ne vous aura pas échappé : Donald Trump a retiré les Etats-Unis de l’accord passé avec l’Iran sur le nucléaire. Une décision géopolitique qui n’est pas sans conséquence pour le budget des voyages d’affaires. Explications.

Très directement, la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien va toucher toutes les entreprises qui avaient décidé de mettre un pied en Iran. Même si les Européens protestent, tempêtent, veulent s’organiser pour protéger leurs entreprises, tous les contrats libellés en dollars et toutes les entreprises ayant une activité aux Etats-Unis sont dans le collimateur de Washington et susceptibles de sanctions américaines pour vouloir commercer avec Téhéran. Et cela concerne aussi les compagnies aériennes qui veulent desservir Téhéran ! Libeller les contrats en Euros peut être une façon de s’en sortir, mais rares sont les entreprises qui, voulant travailler avec l’Iran, ne sont pas également en affaires aux Etats-Unis. Airbus, Total, Alstom et même AccoHotels sont les premières sur la liste, mais nombre de PME sont également concernées.

Le volet 2 de la décision américaine, c’est le pétrole. En sanctionnant l’Iran, Trump essaie de couper sa capacité à vendre son pétrole. Renchérissant ainsi de fait l’or noir sur le marché mondial. Même si Téhéran a depuis longtemps trouvé des parades, les spéculateurs s’inquiètent et font grimper le prix du baril. De quoi freiner la croissance économique européenne mais pas celle des Etats-Unis, qui sont producteurs et dont les coûts de production deviennent plus rentables à partir d’un pétrole à 80-85 dollars le baril.

Les rodomontades de Trump ont donc un triple effet : imposer la loi des US au reste du monde, soutenir l’économie US et soutenir les cours du pétrole. Ce qu’apprécient de fait les pays du Golfe, Arabie saoudite en tête. Mais ne fait pas du tout les affaires des voyageurs d’affaires européens. Non seulement leurs marchés sont plus difficiles pour des raisons géopolitiques, mais les compagnies aériennes ne devraient pas tarder à relancer les surcharges pétrolières. Dans un marché ultra concurrentiel, on attend juste de savoir qui va tirer en premier. Mais dans tous les cas, ce sont les entreprises qui vont payer.

Annie Fave