Face à la grève, Pépy a la mémoire courte

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"Personne n'a intérêt à une grève longue", c'est ce que le Président de la SNCF a répète à l'envie depuis 48 heures. Guillaume Pépy insiste sur la nécessité de la réforme ferroviaire pour résorber la dette et réussir à faire face à la concurrence. Oubliant que cette dette, il la gère et la creuse depuis au moins 15 ans !

Les voyageurs d'affaires devront-ils trouver d'autres moyens de transports que le train en cette fin mars ? Le président du directoire de la SNCF a redit ce mardi sur la chaîne d'information CNEWS que "Personne, ni les cheminots, ni les syndicats, ni les clients, ni notre pays n'a intérêt à ce qu'il y ait une grève longue au moment où le train repart". Les syndicats ont décidé d'attendre les premières rencontres avec le gouvernement avant de décider le 15 mars s'ils feront grève ou non, mais le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a mis la pression en assurant sur France 2 que les syndicats étaient "gonflés à bloc".

Guillaume Pepy a estimé qu'un mouvement dur entraînerait une perte de confiance des Français dans le train, mettrait en danger la dynamique en faveur du rail, pousserait les entreprises à se tourner vers la route pour le fret et affaiblirait durablement la SNCF avant l'ouverture du transport de voyageurs à la concurrence. Il a également affirmé que faute de réforme, la SNCF se ferait "bouffer par des concurrents". Pour lui, "Il y a une très grande urgence à réformer, parce qu'on a d'abord trop tardé". Et il n'a pas hésité à mettre en cause l'Etat, son donneur d'ordre, qui a, selon lui, "laissé la SNCF s'endetter avec des tas de projets depuis 30 ans", avec pour résultat 46 milliards d'euros de dette, ce qui "n'est plus possible". Oubliant ainsi qu'après avoir été Directeur de cabinet du patron de la SNCF (1988) puis DG exécutif de la boite depuis 2003 avant d'en être le Président, il est aux manettes depuis plus de 15 ans. Responsable, mais pas coupable ?