Google, les mails ne sont plus (a priori) confidentiels

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C’est une décision d’un juge de Pennsylvanie qui agite les professionnels du digital. Par ordre de l’honorable Thomas J. Rueter, Google est obligé de fournir à la justice la copie des mails issus d’une messagerie Gmail dont les données sont stockées sur un serveur étranger. Dans ce cas, les policiers s’intéressent à deux affaires criminelles bien loin de l’univers du bsuiness, mais la décision va bien au-delà.

Selon les juristes californiens de la Silicone Valley, cette décision s’oppose à la confidentialité des données garanties par Google. Au-delà, elle démontre qu’un juge peut à lui seul obtenir des informations qui relèvent du domaine privé et ce, sans avoir besoin d’une action complémentaire pour obtenir les informations sollicitées.

Cette décision est à l’opposée de celle obtenue par Microsoft à New York, quand la Cour d’appel de l’Etat avait annulé un mandat exigeant de l’entreprise qu’elle livre des emails enregistrés sur un serveur installé en Irlande. Pour les hommes de loi, ces deux décisions démontrent la fragilité des textes liés à la garantie de confidentialité des données. Pire, avec le décret à ce sujet signé récemment par Donald Trump, elle confirme que "les personnes de nationalité autre qu’américaine ne saurait bénéficier de la protection de la vie privée si leurs datas sont stockées aux USA".

Google, qui a décidé de faire appel, n’a pas souhaité commenter cette décision de justice et se dit "confiante" dans sa volonté de garantir le secret des échanges qui transitent sur ses réseaux. L’entreprise californienne précise cependant que l'architecture de son système "qui partitionne les données utilisateur en de nombreux fragments, ne permet pas d’établir avec précision si la souveraineté d’un pays étranger serait impliquée dans le stockage et l’accès aux données".

Google se dit également prête à revoir l’organisation de ses datas pour en optimiser la confidentialité.