Hop! : une nouvelle grève n’est pas exclue

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La grève des pilotes de Hop! a pris fin le 18 juillet 2017. Toutefois, les voyageurs d'affaires pourraient rencontrer de nouvelles difficultés sur les lignes de la compagnie prochainement. Le SNPL qui dénonce entre autres une fatigue importante chez les navigants en raison d'un sous-effectif, n'exclut pas d'organiser un nouveau mouvement.

Hop! a supprimé 745 vols au cours des 6 jours de grève de ses pilotes tenus du 13 au 18 juillet. Si la direction appelle à nouveau le SNPL à signer l'accord collectif déjà approuvé par le personnel au sol, les PNC et le syndicat des pilotes SPL, l'organisation n'a pas encore rendu les armes.

Armand Simon, président du SNPL Hop! Alpa, a indiqué au Figaro "Le dépôt d'un nouveau préavis de grève de six jours n'est pas exclu". Outre le désaccord salarial avec sa direction, le SNPL dénonce un sous-effectif récurrent. Le conseil du syndicat va se réunir le 26 juillet 2017.

"Fatigue générale préoccupante" chez les pilotes
Une expertise, présentée au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail du corps des pilotes le 14 juin dernier, fait en effet état d'une "fatigue générale préoccupante" au sein de cette catégorie de salariés en raison d'une forte dégradation des conditions de travail.

Après avoir analysé les réponses d'un questionnaire soumis à 396 pilotes (sur 900) et réalisé des entretiens individuels, les experts remarquent des "risques psychosociaux en forte augmentation" depuis la fusion de Regional, Brit'air et Airlinair. Le rapport ajoute que la fusion et le plan de départs volontaires ont créé un sentiment "d'instabilité" au sein de l'entreprise. En outre, le départ d'une cinquantaine de navigants vers Air France fin 2016 a "provoqué une désorganisation profonde qui est venue se surajouter".

Face à ces conditions de travail difficiles, "43% des pilotes Hop! disent s'être déjà sentis à bout de force, et 15% estiment l'être +très souvent ou toujours+", un taux qui s'élève à 25% pour les copilotes de l'ex-Britair et 26% pour ceux de l'ex-Regional. De plus, une "petite frange" de navigants est menacée de burn-out. Selon les experts, le taux atteint jusqu'à 4 à 5% des copilotes des ex-Britair et Regional.

L'étude recommande la mise en place urgente d'une politique de prévention et une information "claire et transparente de Hop! dans la stratégie d'AF-KLM".