DeplacementsPros donne la parole aux associations désireuses de faire progresser la mobilité, ses prestataires, ses donneurs d’ordres et ses voyageurs. Jean-Pierre Sauvage, président du BAR France profite de cette opportunité et commente, pour l’association qu’il préside au travers d’une tribune riche d’enseignements, les conclusions des Assises du Transport Aérien exprimées par Madame la Ministre des Transports. Pour rappel, BAR France (Board of airlines representaives) est une association crée en 1949. C’est la plus ancienne organisation représentative professionnelle regroupant en France 70 représentants de compagnies aériennes françaises et étrangères couvrant les cinq continents.
Quand notre Ministre des Transports exprime dans ses conclusions des Assises du transport aérien que la performance et la réussite des compagnies françaises, comme de toutes les autres entreprises, est d’abord entre les mains de leurs dirigeants et de leurs salariés, elle ne fait que rappeler les propos de Lionel Jospin, ancien premier ministre, qui disait il y a bientôt 20 ans que l’Etat ne peut pas tout.
Ces formulations ont quelques similarités avec celle, désormais célèbre, prononcée par John Kennedy lors de son investiture présidentielle à la tête des Etats unis : « Ne demandez pas ce que le pays peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour votre pays ».
Oui chacun dans son rôle et en quelque sorte aide-toi et le ciel t’aidera... dans la mesure de ses moyens…
Cela dit, même si le résultat de ces Assises ne satisfait pas les espérances, tant s’en faut, des opérateurs aériens et organisations professionnelles ayant apporté leurs contributions aux nombreux débats, nous, BAR France, adhérons parfaitement à l’idée que quand le défi est global le bon cadre d’action est forcément international.
Dès lors, et c’est peut-être la raison majeure des désillusions ressenties, l’écoute des conclusions formulées par la Ministre, toutes réflexions s’inscrivant exclusivement dans un cadre hexagonal, ne pouvaient que conduire à un malentendu dans la mesure où le transport aérien est une activité mondialisé répondant à deux maîtres mots : connectivité & compétitivité
Oui nous, BAR France, sommes d’accord avec l’affirmation qu’il ne peut pas y avoir de développement pérenne du transport aérien si on ne crée pas toutes les conditions de son acceptabilité et remercions Madame Borne pour avoir souligné qu’il représente le premier secteur économique à s’être doté d’un dispositif de compensation carbone au niveau mondial.
Mais de grâce, plutôt que satisfaire la doxa écologique récurrente faisant de notre activité le responsable de toutes les pollutions atmosphériques et sonores, pourquoi ne pas aller plus loin en mettant en perspective les comparaisons faisant ressortir clairement, que ce soit en Co2, NOX, oxyde de soufre et autres particules fines, que l’aérien ne participe qu’a un niveau minime à cette pollution en regard des autres modes de transport.
Quant aux nuisances sonores que je sache, une fois de plus le transport aérien est le seul a assumer la protection des riverains en finançant par le biais d‘une taxe (une de plus), à hauteur de près de 50 millions d’Euros (annuellement), l’insonorisation des habitations proches des aéroports (article 19 de la loi de finances rectificative n°2003-1312 du 30/12/2003).
Sur ce sujet la lecture du rapport publié récemment par Bruitparif (téléchargeable ici) est assez édifiante sur le niveau de pollution sonore du transport routier et ferré représentant respectivement 61% et 22 % en termes d’années de vie en bonne santé perdues dans la région francilienne (page 2 §6 du rapport).
Plus intéressant encore si nous prenons les niveaux de bruit dépassant les valeurs limites réglementaires de 68dB fixés par l’Union Européenne, le transport routier, pour ne citer que celui-ci, affecte 1 091 000 personnes quand l’aérien n’en comptabilise que 8 300 !
L’acceptabilité du transport aérien passe d’abord par une communication objective de la réalité des chiffres et non des affirmations allant dans sa condamnation systématique.
Pour ce qui est de la compétitivité, Madame la Ministre rappelle qu’elle consiste à assurer la juste répartition de la valeur ajoutée entre les compagnies et les aéroports.
Nous ne pouvons que souscrire favorablement à cette affirmation au moment où apparaît l’opportunité de faire de la privatisation des aéroports et du développement de Charles de Gaulle un succès en assurant un processus juste et transparent impliquant les utilisateurs, et donc les clients, dès les premières étapes et en renforçant le rôle du régulateur indépendant.
A cet égard IATA a publié un rapport très documenté (Air transport regulatory competitiveness indicators) s’appuyant sur des données OCDE mettant en exergue cinq piliers de comparaison faisant ressortir les faiblesses de la France par rapport à la moyenne européenne. L’analyse porte sur la facilitation de l’expérience passagers, sur celle du cargo, sur la compétitivité dans la chaîne de service (charges aéroportuaires et taxes, gestion des aéroports et de l’espace aérien), sur l’infrastructure (capacité des pistes et des terminaux) et surtout sur une réglementation plus intelligente.
Ce sont des points fondamentaux nécessaires à la croissance continue de l’aviation et au développement des bénéfices du transport aérien, un catalyseur clé de l’activité en France. Il soutient 1,1 millions d’emplois et contribue à l’économie française à hauteur de 99,8 milliards euros soit 4,2 points de PIB.
Ajoutons que 300 000 emplois supplémentaires et 60 milliards de de PIB sont à portée de main si la France parvient à mettre en œuvre les principes décrits dans ce rapport !
Le champ des possibles est donc largement ouvert pour entretenir un dialogue constructif avec tous les responsables en charge du transport aérien dans notre pays.
Jean-Pierre SAUVAGE – Président du BAR France
Ces formulations ont quelques similarités avec celle, désormais célèbre, prononcée par John Kennedy lors de son investiture présidentielle à la tête des Etats unis : « Ne demandez pas ce que le pays peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour votre pays ».
Oui chacun dans son rôle et en quelque sorte aide-toi et le ciel t’aidera... dans la mesure de ses moyens…
Cela dit, même si le résultat de ces Assises ne satisfait pas les espérances, tant s’en faut, des opérateurs aériens et organisations professionnelles ayant apporté leurs contributions aux nombreux débats, nous, BAR France, adhérons parfaitement à l’idée que quand le défi est global le bon cadre d’action est forcément international.
Dès lors, et c’est peut-être la raison majeure des désillusions ressenties, l’écoute des conclusions formulées par la Ministre, toutes réflexions s’inscrivant exclusivement dans un cadre hexagonal, ne pouvaient que conduire à un malentendu dans la mesure où le transport aérien est une activité mondialisé répondant à deux maîtres mots : connectivité & compétitivité
Oui nous, BAR France, sommes d’accord avec l’affirmation qu’il ne peut pas y avoir de développement pérenne du transport aérien si on ne crée pas toutes les conditions de son acceptabilité et remercions Madame Borne pour avoir souligné qu’il représente le premier secteur économique à s’être doté d’un dispositif de compensation carbone au niveau mondial.
Mais de grâce, plutôt que satisfaire la doxa écologique récurrente faisant de notre activité le responsable de toutes les pollutions atmosphériques et sonores, pourquoi ne pas aller plus loin en mettant en perspective les comparaisons faisant ressortir clairement, que ce soit en Co2, NOX, oxyde de soufre et autres particules fines, que l’aérien ne participe qu’a un niveau minime à cette pollution en regard des autres modes de transport.
Quant aux nuisances sonores que je sache, une fois de plus le transport aérien est le seul a assumer la protection des riverains en finançant par le biais d‘une taxe (une de plus), à hauteur de près de 50 millions d’Euros (annuellement), l’insonorisation des habitations proches des aéroports (article 19 de la loi de finances rectificative n°2003-1312 du 30/12/2003).
Sur ce sujet la lecture du rapport publié récemment par Bruitparif (téléchargeable ici) est assez édifiante sur le niveau de pollution sonore du transport routier et ferré représentant respectivement 61% et 22 % en termes d’années de vie en bonne santé perdues dans la région francilienne (page 2 §6 du rapport).
Plus intéressant encore si nous prenons les niveaux de bruit dépassant les valeurs limites réglementaires de 68dB fixés par l’Union Européenne, le transport routier, pour ne citer que celui-ci, affecte 1 091 000 personnes quand l’aérien n’en comptabilise que 8 300 !
L’acceptabilité du transport aérien passe d’abord par une communication objective de la réalité des chiffres et non des affirmations allant dans sa condamnation systématique.
Pour ce qui est de la compétitivité, Madame la Ministre rappelle qu’elle consiste à assurer la juste répartition de la valeur ajoutée entre les compagnies et les aéroports.
Nous ne pouvons que souscrire favorablement à cette affirmation au moment où apparaît l’opportunité de faire de la privatisation des aéroports et du développement de Charles de Gaulle un succès en assurant un processus juste et transparent impliquant les utilisateurs, et donc les clients, dès les premières étapes et en renforçant le rôle du régulateur indépendant.
A cet égard IATA a publié un rapport très documenté (Air transport regulatory competitiveness indicators) s’appuyant sur des données OCDE mettant en exergue cinq piliers de comparaison faisant ressortir les faiblesses de la France par rapport à la moyenne européenne. L’analyse porte sur la facilitation de l’expérience passagers, sur celle du cargo, sur la compétitivité dans la chaîne de service (charges aéroportuaires et taxes, gestion des aéroports et de l’espace aérien), sur l’infrastructure (capacité des pistes et des terminaux) et surtout sur une réglementation plus intelligente.
Ce sont des points fondamentaux nécessaires à la croissance continue de l’aviation et au développement des bénéfices du transport aérien, un catalyseur clé de l’activité en France. Il soutient 1,1 millions d’emplois et contribue à l’économie française à hauteur de 99,8 milliards euros soit 4,2 points de PIB.
Ajoutons que 300 000 emplois supplémentaires et 60 milliards de de PIB sont à portée de main si la France parvient à mettre en œuvre les principes décrits dans ce rapport !
Le champ des possibles est donc largement ouvert pour entretenir un dialogue constructif avec tous les responsables en charge du transport aérien dans notre pays.
Jean-Pierre SAUVAGE – Président du BAR France