L’UFC-Que Choisir va en justice pour dénoncer les points noirs du rail francilien

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Lors de leurs déplacements professionnels, les voyageurs d'affaires sont régulièrement confrontés aux retards et aux annulations de leurs trains. Pour avoir une meilleure vision des difficultés rencontrées par les usagers, UFC-Que choisir avait lancé une appli "anti-retards" en mai dernier qui permet aux usagers de faire remonter les perturbations rencontrées sur les rails. L'association a analysé les 42 000 signalements reçus entre fin mai et octobre 2015. Elle a découvert de nombreuses carences dans les services offerts et attaque les contrats de services publics STIFF/SNCF devant la justice.

UFC-Que Choisir a reçu 42 000 signalements via l'application anti-retards entre fin mai et octobre 2015. Depuis la rentrée, on lui a remonté plus de 300 rapports par jour. Ainsi, le retard moyen est de 9 minutes. 32% des signalements présentent un retard de plus de 15 minutes et 22% sont des annulations. Les usagers se plaignent également d'une absence d’information sur la cause dans 65 % des cas. La ligne TER Grenoble – Lyon a présenté le plus grand nombre de perturbations pendant la période analysée avec 1702 incidents. Le retard moyen le plus important a été enregistré sur la ligne TER Cannes – Nice – Monaco – Vintimille (21 min).

Sur la région parisienne, les voyageurs d'affaires n'ont relevé que 586 incidents en 5 mois sur le RER B, lignes des aéroports parisiens. 13% concernait des annulations, soit le taux le plus faible enregistré parmi les 5 RER. Toutefois, le retard moyen est de 16 min. La voie est ainsi sur ce point sur la seconde marche après le RER A (17 min et 2498 incidents).

Une situation spécifique et une intervention en justice pour le Région parisienne

En Région parisienne, l'organisation a décidé de ne pas s'arrêter à ce simple constat: "L’UFC-Que Choisir s’indigne de la récente signature par le STIF, la SNCF et la RATP des contrats de service public pour les 5 années à venir qui fige une situation fortement préjudiciable aux consommateurs. Au vu des graves carences de ces contrats en termes d’exigences de qualité de service et de droits minimaux des usagers, l’UFC-Que Choisir les attaque devant le juge administratif et relance son appel à la mobilisation". L'organisation a, en effet, décidé d'attaquer devant le tribunal administratif de Paris les contrats de service public STIF/SNCF (pour les années 2016-2019) et STIF/RATP (pour les années 2016/2020).

Dans le contexte des élections régionales, l'UFC Que Choisir souligne que "Au-delà du fait que ces contrats engageant l’avenir soient signés par la majorité régionale sortante, il s’agit de dénoncer l’inadmissible statu quo dans leur teneur. Loin de mettre en place un système de bonus-malus réellement incitatif, le malus appliqué représente moins de 2 % des subventions octroyées. De même, loin d’un droit au remboursement automatique en cas de retards récurrents, ce contrat se cantonne à un droit discrétionnaire du président du STIF et celui du transporteur d’accorder en cas de "situation inacceptable" "sur une période exceptionnellement longue", appréciés par leurs seuls soins, un droit à un remboursement "limité à la valeur d’un demi abonnement mensuel par abonné et par année civile"» Elle dénonce «Comment ne pas être choqué de ce décalage d’autant que plusieurs candidats aux régionales sont membres du Conseil d’administration du STIF qui a validé ces contrats, et ne les ont aucunement dénoncés ?».

L'Organisation invite les usagers des transports à télécharger l’application gratuite «anti-retards» pour continuer d’alimenter l’observatoire participatif de la qualité des transports régionaux, et à signer la pétition exigeant un droit au remboursement en cas de retards récurrents.