La menace de grève plane sur le pont du 8 Mai.

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Menace de grève des PNC et des PNT, prix du pétrole en forte hausse, nouvelle taxe… Le mois de mai risque d’être ardu pour les compagnies aériennes.

Vendredi, nous vous informions que le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) aurait envoyé un préavis de grève au gouvernement pour exiger le maintien de la représentativité spécifique des pilotes et de la caisse de retraite du personnel navigant. Cette grève débuterait le lundi 6 mai et s'achèverait le samedi 11 mai. L'ensemble des compagnies aériennes françaises est concerné.

D’autre part, nous constatons ces derniers jours la progression des cours du pétrole ce qui est également une mauvaise nouvelle pour les transporteurs aériens. En annonçant que les exemptions d’achat de pétrole Iranien ne seraient pas renouvelées au mois de mai (pour les pays concernés), les USA ont fait bondir les prix du pétrole. Le cours du WTI évoluait hier à son plus haut niveau de l’année. Le Brent atteignait pour sa part son pic de 2019. Pour arranger tout ça, l’Iran menace, en représailles, de bloquer le détroit d’Ormuz, une des portes de sortie principale du pétrole du Moyen-Orient.

Pour finir, La taxation du carburant des vols internationaux est interdite par la convention internationale de Chicago, signée en 1944. La France a appliqué cette exemption aux vols intérieurs et donc aucun vol n’est soumis à la taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TICPE. Seule une TVA de 10% est réglée). Or la mise en place d’une taxation française du kérosène est réclamée par des associations et des formations politiques de gauche motivées par la crise des "gilets jaunes", lesquels n’acceptent pas l’absence d’action politique contre la pollution générée par le secteur aérien. Il y a donc un risque de taxation qui plane tel une épée de Damoclès au-dessus de la tête des opérateurs aériens français.

Impacté par ces trois phénomènes, le titre AIR FRANCE-KLM a signé hier la plus forte baisse du SRD (-5,98% à 10,45 euros) or à ce jour, le préavis de grève n’est pas confirmé par le SNPL, le gouvernement n’a pas dévoilé sa nouvelle stratégie écologiste et, comme le montre le graphique, le JET-A1 (carburéacteur) reste à un prix inférieur d'environ 15% à ce qu’il était il y a 6 mois. Peut-être un coup à jouer en bourse pour ceux qui ont des liquidités à placer...