La privatisation d’ADP inquiète IATA

122

Le gouvernement planche sur la privatisation d'ADP. Si IATA – association mondiale représentant les compagnies aériennes - n'est pas totalement opposée au projet, elle fait part de ses inquiétudes face aux premiers éléments connus de cette opération.

Le gouvernement ne cache plus sa volonté de privatiser ADP. IATA - en soi - ne dit pas "non" frontalement au projet. "La privatisation d'Aéroports de Paris est une démarche importante qui ne peut être prise à la légère par le gouvernement français. La privatisation doit viser à améliorer le parcours et l'expérience du passager ainsi que l'efficacité des compagnies aériennes, et non pas de récolter un maximum de recettes", explique l'organisation mondiale dans un communiqué publié le 21 juin.

Or, IATA relève déjà plusieurs points inquiétants dans les propositions avancées pendant l'élaboration du projet. Elle pointe entre autres du doigt "la possibilité que l'accord de privatisation ait une période de validité de 70 ans serait une erreur car cela empêcherait toute flexibilité permettant de répondre aux exigences du marché qui ne peuvent être anticipées à si long terme. Cette durée introduit également la notion de risque, notamment avec des conséquences que finiront par payer les passagers et les compagnies aériennes. Cela aurait des effets néfastes sur la compétitivité économique de la France".

Elle déplore également qu'il soit prévu de maintenir le système controversé de la "double caisse" alors que la"caisse unique" a été préconisée par les compagnies aériennes et les experts du secteur aérien lors des Assises Nationales du Transport Aérien.

IATA conclut ainsi "Avant de confirmer ces propositions, nous exhortons le gouvernement français à consulter de nouveau les compagnies aériennes et les associations de passagers. Plutôt que d'augmenter les recettes à court terme, l'objectif et la responsabilité devraient se porter sur trouver les meilleures solutions afin d'améliorer l'efficacité des aéroports et la connectivité aérienne, ainsi que de générer davantage de bénéfices économiques pour la France".