Le bug des radars automatiques fait économiser des points sur le permis

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Selon un rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA) de juin 2012, le système des radars automatiques dysfonctionne. 46% des infractions constatées sur la route n'ont pas entraîné de perte de points pour les conducteurs.

Alors même que les radars "double face" entrent en action ce lundi, on apprend dans un rapport de l'IGA que les radars automatiques ne sont pas très efficaces. Ce rapport, obtenu par le JDD, souligne"une forte distorsion entre les infractions commises et les décisions de retrait de points". Ainsi les conducteurs pris sur le fait ne sont pas toujours sanctionnés par des retraits de points. "Les retraits de points concernent 54% des infractions constatées. 46% des infractions sont donc restées sans conséquences sur la situation du permis de conduire", explique l'étude de juin 2012 qui n'avait pas été dévoilée jusqu'à présent.

Ainsi sur les 12 millions d’infractions constatées en 2010 par les forces de l'ordre ou par le système automatisé (dont 9,1 millions par les radars), seulement 6,5 millions "de décisions de retrait de points ont été enregistrées dans le fichier national du permis de conduire»". Si le taux de déperdition des points est plutôt élevé, les amendes sont bien en place. En effet, elles sont payées dans 80% des cas.

Pour expliquer les mauvais résultats du système, l’Inspection générale de l’administration (IGA) pointe du doigt deux dysfonctionnements possibles. En premier lieu, des bugs informatiques liés aux "nombreuses difficultés d'interface entre les différents fichiers". En effet, selon le journal, des erreurs de saisie - comme par exemple un trait d'union oublié dans un prénom composé – seraient suffisantes pour ne pas se voir retirer des points. En outre, les conducteurs de véhicules de société ne perdent généralement pas de points car les entreprises paient fréquemment l'amende sans pour autant en dénoncer l'auteur. Un passe-droit que le Conseil national de la sécurité routière souhaite abolir.

Les auteurs du rapport estiment que ces failles représentent une rupture de "l'équité entre contrevenants". Le journal souligne que ce document, publié il y 3 ans, n'a pas entraîné de réformes. Et les dysfonctionnent seraient ainsi toujours d’actualité.