Les aéroports de Dole et Dijon remis en cause par la Cour des Comptes

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La Cour des comptes a présenté son rapport public annuel le 11 février. Cette édition 2015 remet en cause l'existence des aéroports de Dole (Jura) et Dijon, installés à peine à 50 km l'un de l'autre. Elle ajoute que leur viabilité économique n’est «pas démontrée».

La Cour des Comptes a choisi un titre sans appel lorsqu'elle aborde le cas des plates-formes du Jura et de Côte d'Or «Un exemple d’investissements publics locaux mal planifiés :les aéroports de Dole et Dijon». Elle pointe du doigt le manque de concertation entre les acteurs concernés. Le département du Jura et la région Franche-Comté d'un côté et la région Bourgogne, le département de la Côte d’Or et l’agglomération dijonnaise de l'autre ont lancé leur projet séparément sans tenter de «définir une stratégie commune pour un développement coordonné des deux plates-formes». Si des tentatives de concertation ont eu lieu au milieu des années 2000, les deux installations ont continué à se faire concurrence en choisissant des stratégies similaires: attirer les low-cost et desservir les destinations du sud de la France et estivale (Nice, Biarritz, Corse). Face au manque de résultat de l'aéroport de Dijon, le Conseil général de Côte d’Or a d'ailleurs jeté l'éponge en 2014 mettant un terme aux vols commerciaux de la piste. Dijon se concentre maintenant uniquement sur l'aviation d'affaires, loisir et santé.
Néanmoins ce n'est pas suffisant pour la Cour des comptes. Elle l'assure «à ce jour, la viabilité économique d’un aéroport unique n’est pas démontrée, et celle de deux aéroports l’est encore moins». Elle poursuit «La pertinence même d’un aéroport unique interrégional n’apparaît pas évidente au regard de la faiblesse du bassin de chalandise» mais également de la proximité de plusieurs aéroports importants comme Lyon, Bâle-Mulhouse, Genève, Zurich ou Paris.
La Cour des comptes a fait le calcul : environ 21,9 millions d’euros d'aides ont été versés pour le développement de l’aéroport de Dijon et 9,9 millions d’euros pour l’installation de Dole. Le montant total atteindra 42 millions d’euros en comptant les aides attribuées à Dole jusqu'à 2016.
Elle demande donc l'arrêt des subventions à Dole et préconise en lieu et place l'amélioration des dessertes des aéroports voisins.