Lettre ouverte à Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République Française

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Monsieur le Président, Malraux disait que "Tous les combats ne doivent pas être menés en même temps mais les plus simples sont parfois les plus importants". Nous souhaitons attirer votre attention sur une question qui pourrait se régler en quelques heures : la gestion de Parafe, ce système de contrôle automatique de l’identité d’un voyageur […]

Monsieur le Président,

Malraux disait que "Tous les combats ne doivent pas être menés en même temps mais les plus simples sont parfois les plus importants". Nous souhaitons attirer votre attention sur une question qui pourrait se régler en quelques heures : la gestion de Parafe, ce système de contrôle automatique de l’identité d'un voyageur aux filtres de police des aéroports français.

Savez-vous, Monsieur le Président, qu’en dehors des vacances et de toute période de pointe, les voyageurs peuvent mettre entre 1 et 3 heures pour passer ce filtre de contrôle… Même le dimanche ! Un constat fait par le Président d'Air France/KLM lui-même, Jean-Marc Janaillac, qui s'est indigné dans un tweet d'avoir passé dimanche à 6h45 plus d'une heure à attendre avant de passer ce contrôle indispensable à notre sécurité.

Ce qui est un handicap au moment du départ en est un autre à l'arrivée. Quelle est la première image de la France qui gagne, celle que vous souhaitez voir dans l'esprit de nos compétiteurs et soutiens ? De tous ces "premiers de cordée" qui nous visitent pour affaires ou tourisme ? Une grappe humaine inorganisée, une masse compacte qui se presse vers la sortie… Là où, au mieux, seuls deux ou trois postes de police sont ouverts. Un entonnoir où il faut jouer des coudes pour arriver au guichet du fonctionnaire de fonction. L’image est donc celle d’un pays inorganisé, mal géré et incapable de mettre en œuvre une solution pérenne et rapide pour sortir de l'aéroport.

Si vous regardez vers d'autres pays, en Europe, en Asie ou en Amérique du Nord, les flux sont de plus en plus rapides. Chacun des grands Etats de ce monde a bien compris qu'il fallait œuvrer pour que cette arrivée sur leur territoire national ne ressemble pas à ces transhumances chaotiques qui font notre spécialité à l'étranger.

Peut-on améliorer cela ? Oui car le système existe et a été déployé par Paris Aéroports. 90 sas de contrôles automatisés sont disponibles… Au bon vouloir de la PAF, la Police de l'Air et des Frontières.

Lors d'un retour très récent de Doha, un autre dimanche, un panneau "hors service" était collé à la porte des multiples accès Parafe. A la question "Pourquoi sont-ils fermés", le fonctionnaire en poste m'a expliqué que je devais demander à Emmanuel Macron la raison de cette panne. Et d'ajouter : "Parafe, c'est une attaque contre la PAF".
Etait-il représentatif de la réalité ? Je n'en sais rien mais ce que je constate, comme journaliste spécialisé dans le monde du voyage, c'est que la plupart du temps les sas restent hors fonction, que ce soit lors d'un départ ou d'une arrivée !

Voilà l'état des lieux. Est-il acceptable ? Permettez-nous d’en douter. Les voyageurs d’affaires qui nous lisent quotidiennement s’exaspèrent de ces blocages constants, les compagnies aériennes s’énervent, les commentaires vont bon train lorsque nous écrivons un article sur ce sujet. L’agacement n’est pas récent, mais il s’amplifie avec le déploiement d’appareils constamment fermés.

Nous nous permettons donc de vous soumettre cette cause simple, facile à gérer et porteuse d'image. L’image d'une France qui sait faciliter l'accès sur son territoire tout en gardant un regard sécuritaire fort sur ses frontières.

Il n'y a pas de réunions interministérielles complexes à convoquer et à gérer... Un appel téléphonique à Monsieur le Ministre de l'Intérieur peut régler le souci.

Vous seul, Monsieur le Président, pouvez régler rapidement cette situation,
Je ne doute pas que vous le ferez

Très respectueusement

Marcel Lévy
Rédacteur en Chef de DéplacementsPros

A vous, lecteur : Avez-vous signé la pétition "Il faut sauver Parafe" ?