Mai, le meilleur mois depuis la création du Baromètre Mondial Assistance / DeplacementsPros

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Comme on s’y attendait, Mai reste pour l’instant comme le meilleur mois de l’année 2010 en matière de voyages d’affaires. Mais attention, cela ne veut pas dire que les budgets repartent à la hausse et que les contraintes appliquées par les entreprises soient effacées. "On a ressenti ce besoin de bouger dans les entreprises pour […]

Mai, le meilleur mois depuis la création du Baromètre Mondial Assistance / DeplacementsPros
Comme on s'y attendait, Mai reste pour l’instant comme le meilleur mois de l'année 2010 en matière de voyages d'affaires. Mais attention, cela ne veut pas dire que les budgets repartent à la hausse et que les contraintes appliquées par les entreprises soient effacées. "On a ressenti ce besoin de bouger dans les entreprises pour faire face à la petite reprise des affaires", explique Alain Joyet, notre sociologue d'entreprise, "Mais ce qui est le plus intéressant, c'est de noter l'état d'esprit des acheteurs voyages qui, en pleines négociations contractuelles pour 2010/2011, continuent d'appliquer les approches du best buy demandées par leur direction". Autre constat, la fameuse sortie de crise, tant attendue, pointe enfin son nez. Beaucoup de personnes interrogées veulent être optimistes et ont le sentiment que nous dirigeons lentement vers une réelle reprise des activités économiques. Souhaitons-le.

Diriez-vous qu'en Mai 2010, et par rapport à Mai 2009, votre volume de voyage a été :

  • A la baisse : 29 %
  • Quasiment identique à l'an dernier : 44 %
  • Supérieur à l'an dernier : 27 %
Alain Joyet : Comme on s'y attendait après la crise du nuage volcanique, la reprise des déplacements professionnels a été importante au mois de mai. On constate qu'une grande partie des voyages prévus entre le 20 et le 30 avril s'est reportée dans les tous premiers jours du mois de mai. Et l'activité a été d’autant plus soutenue que le nombre de jours fériés a été faible cette année,évitant ainsi de pénaliser les déplacements d'entreprises. On remarquera également que les dépenses ont été supérieures à 2009 et qu'elles doublent sensiblement entre avril et mai. Autre bonne nouvelle, en retrouvant les niveaux de dépenses de 2009, les entreprises semblent confirmer cette sortie de crise et leur réelle volonté de retourner sur le terrain.

Diriez-vous qu'en Mai 2010 vos dépenses voyages d'affaires, à périmètre identique, sont :

  • Inférieures à l'an dernier : 42 %
  • Égales à Mai 2009 : 26 %
  • Supérieures à Mai 2009 : 32 %
Alain Joyet : Comme à chaque fois depuis les premiers baromètres Mondial Assistance / DeplacementsPros, si l'on constate une réelle évolution du nombre de voyages réalisés en mai, le volume de dépenses reste, de son côté, assez bien maitrisé. Cette situation s'explique par les efforts des entreprises en matière de réduction de coûts : choix de la classe économique, d'hébergements moins coûteux, encadrement soutenu des notes de frais... Cette situation, souvent commentée par les personnes interrogées dans le panel, devrait perdurer tout au long de l'année 2010. Le mois de juin, qui est traditionnellement celui où l'on revoit les budgets (à la baisse comme à la hausse), ne devrait pas connaître de profonds bouleversements en matière de dépenses. Beaucoup de professionnels du voyagent confirment que les équilibres budgétaires demandés en début d'année sont désormais atteints et pérennes.

Vos prévisions de dépenses pour Juin 2010, vous semblent :

  • Inférieures à Juin 2009 : 9 %
  • Égales à Juin 2009 : 44 %
  • Supérieures à Juin 2009 : 47 %
Alain Joyet : Une grande partie des voyages annulés en raison de la crise du nuage volcanique s'est reportée sur Mai et Juin. On le constate aussi dans les prévisions de dépenses pour le mois de juin qui sont à la hausse, même s'il s'agit plus d'un simple report budgétaire que d’ouverture de dépenses nouvelles. Une situation facile à comprendre à la veille des vacances d'été qui ne sont pas connues pour engager une hausse sensible des déplacements professionnels.

Diriez vous que votre prix moyen de l'aérien en Mai 2010, par rapport à Mai 2009, est :

  • A la baisse : 22%
  • Quasiment identique à l'an dernier : 59 %
  • Supérieur à l'an dernier : 19%
Alain Joyet : Alors que des compagnies aériennes comme Lufthansa annoncent une hausse de leurs tarifs, pas de réel mouvement constaté en mai 2010 en matière d'augmentations tarifaires dans le transport aérien. Pour notre panel, il est clair que les économies qui doivent être réalisées porteront sur l'ensemble de la chaîne du voyage, et surtout dans l'univers de l'aérien. Une situation qui pourrait cependant évoluer en raison de la faiblesse de l'euro face au dollar et de l'annonce possible, dès l'entrée de l'hiver, d'une hausse du prix du pétrole qui ferait alors exploser les tarifs. Les bonnes négociations réalisées en 2009 garantissent encore, pour beaucoup d'entreprises, une petite stabilité des prix jusqu'à la fin de 1010. Au-delà, personne ne peut aujourd'hui s'engager sauf IATA, qui reste persuadée d'une augmentation d'environ 8 % des prix de l'aérien.

Avez-vous déjà utilisé la nouvelle classe "premium" d'Air France ? :

  • Oui : 12 %
  • Non : 88 %
Alain Joyet : Les mois se suivent et se ressemblent ! La classe Premium n'a pas encore fait le plein chez les Travel Managers et les chargé(e)s de voyage. Les contraintes imposées par les entreprises sont bien plus drastiques qu'on ne pouvait l'imaginer. Sur les destinations desservies par Air France avec sa Premium, l'utilisation de cette la classe semble ne pas faire partie des attentes immédiates des entreprises. Etonnant, car a contrario, la compagnie précise que sa Premium connaît plutôt un réel succès et que son taux d'occupation va au-delà de ses premières prévisions.

En Mai 2010 vous avez :

  • Plus utilisé le train qu'en Mai 2009 : 56 %
  • Utilisé le train ni plus ni moins que l'an dernier : 34 %
  • Moins utilisé le train qu'en Mai 2009 : 10 %
Alain Joyet : Inutile de se le cacher, 2010 sera de nouveau l'année du train. Il semblerait d'ailleurs que cette situation corresponde à la cartographie du voyage d'affaires qui se dessine depuis un an. Les voyages de proximité, que ce soit en France ou dans les pays limitrophes (Angleterre, Belgique, Allemagne...) sont à la hausse et expliquent bien l'utilisation du ferroviaire. Il est clair que l'utilisation du train, y compris dans ses tarifs les plus bas comme nous l'a précisé une chargée de voyages du Sud de la France, devrait être confortée ses prochains mois.

Votre sentiment global en ce début Juin 2010 :

  • La crise est quasiment finie : 33 %
  • La crise est stabilisée, on en voit le bout : 49 %
  • La crise est encore là, les marchés sont tendus : 18 %
Alain Joyet : Incontestablement, c'est l'optimisme qui règne en cette fin de premier semestre 2010. Pour beaucoup de Travel Managers, qui ont fortement retravaillé leur budget à la fin 2009 et au début 2010, on entre dans une période de stabilité qui devrait permettre d'envisager sereinement l'avenir. En règle générale, l'effervescence provoquée par la crise économique est désormais retombée. Aujourd'hui, on s'est habitué aux contraintes budgétaires et à la rigueur formulée par les directions financières. C'est peut-être l'habitude qui explique l'optimisme, même si beaucoup de personnes interrogées considèrent qu'elles n’ont plus forcément aujourd'hui les moyens d'assumer les attentes et les besoins formulés par les voyageurs d'affaires.

Pour vous, au sein de votre société, le second semestre sera économiquement plus facile que le premier ? :

  • Oui : 64 %
  • Non : 36 %
Alain Joyet : Avec cette question, nous nous attendions à confirmer l'optimisme que nous pressentions au mois d’Avril dernier. Et sans surprise, on constate que les mois à venir s'annoncent comme beaucoup plus simples à gérer dans l'univers des déplacements professionnels. La mise en place des politiques voyages construites autour d'une approche économique des déplacements professionnels semble désormais porter ses fruits et n'est pas remise en cause au sein de l'entreprise. La plupart des professionnels du panel constatent que, malgré la possible reprise, voire (selon les cas) la reprise constatée, peu d'entreprises envisagent de modifier leurs règles de voyage et restent ancrées sur une évidente prudence en matière de dépenses.

Dans votre entreprise, les voyages d'un jour, en mai 2010, sont :

  • A la baisse : 38 %
  • Identiques en volume à ceux organisés en 2009 : 37 %
  • A la hausse : 25 %
Alain Joyet : Qui dit "économies" évoque naturellement des déplacements plus courts, plus contraignants mais moins coûteux. A titre d'exemple, l'un des membres du panel nous a signalé qu'il a réussi à faire baisser de 8 % son budget hôtelier en augmentant de 16 % son volume de déplacements d'un jour. Un chiffre qui parle tout seul et démontre bien qu'en Europe, grâce au maillage aérien actuel, il est possible d'organiser des déplacements très courts, efficaces et surtout très économiques.

A l'occasion des déplacements professionnels dans votre entreprise, avez vous constaté que le montant moyen des notes de frais :

  • Est à la baisse : 16 %
  • Est identique à l'an dernier : 64 %
  • Est à la hausse : 20 %
Alain Joyet : Voilà bien une arlésienne ! La traditionnelle et sempiternelle question des notes de frais, dont chacun est persuadé qu'elle pourrait être moins élevée si le voyageur le souhaitait réellement. Une utopie. Pour autant, à la lecture des résultats, on constate que la hausse des notes de frais est relativement limitée. Faut-il y voir ici l'application de certaines politiques tarifaires imposées par l'entreprise qui obligent le voyageur à ne pas sortir des clous... au risque de ne pas être remboursé ? Sans doute. Pour beaucoup de professionnels du voyage d'affaires, la note de frais est aujourd'hui assez bien maîtrisée, en raison de la connaissance des coûts sur place et d'un reporting précis qui évite les abus et les fraudes. Parmi les points noirs de la note de frais, ni l'hôtel ni la restauration ne sont mis en cause mais le plus souvent, ce sont les transferts et les transports qui sont montrés du doigt pour leur absence de transparence.

Diriez-vous que dans votre entreprise, lorsque vous modifiez votre politique voyage, vos voyageurs:

  • S'adaptent bien aux contraintes : 24 %
  • S'y adaptent sans trop poser de question : 44 %
  • Ne s'y adaptent quasiment pas : 32 %
Alain Joyet : Décidément, la contrainte reste une question de fond dans l'univers du voyage d'affaires. Il faut dire qu'elle pèse à deux niveaux. Le premier, social, s'appuie sur le besoin de conserver un minimum de qualité pour inciter le personnel à se déplacer. Le second, plus économique, est le seul garant de l'activité commerciale extérieure de la société. Le respect et l'équilibre des deux se doivent donc d'être respectés pour ne pas voir exploser les budgets. L'absence fréquente d'exemplarité du top management explique le rejet des contraintes. Reste, et nous le voyons ici, que le taux d'inadaptation est encore élevé et qu'il reflète assez bien le ras-le-bol des voyageurs face à des politiques voyages drastiques et physiquement contraignantes.

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