Redevances ADP : gel pour 2016 puis hausse plafonnée à 1,25% jusqu’en 2020

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Les compagnies aériennes réclamaient une baisse des taxes aéroportuaires d'ADP dans le cadre du Contrat de Régulation Économique (CRE) portant sur la période 2016-2020. L'état et le gestionnaire des plates-formes parisiennes se sont finalement entendus sur un gel des charges (hors inflation) pour 2016 puis une hausse pouvant atteindre jusqu'à 1,25% par an de 2017 à 2020. Un arbitrage dénoncé par la FNAM

Aéroports de Paris et l’État sont parvenus à un accord sur le projet de nouveau Contrat de Régulation Économique (CRE) portant sur la période 2016-2020. Le gestionnaire de Roissy et Orly indique dans un communiqué «Le Conseil d'Administration d'Aéroports de Paris a autorisé le 29 juillet 2015 son Président-directeur général à signer le CRE avec l’État dans les prochains jours». Il ajoute «l'équilibre trouvé confirme la stratégie industrielle d'Aéroports de Paris au service de la place de Paris et plus largement du secteur aérien. Confronté à la crise de ce secteur en Europe, aux mutations de ses principaux acteurs, à l'accentuation de la pression concurrentielle des aéroports et aux nouveaux comportements de consommation, Aéroports de Paris doit continuellement améliorer la compétitivité de ses plates-formes».

L'accord sur les redevances aéroportuaires prévoit que le niveau hors inflation soit gelé en 2016, puis la hausse pourra atteindre jusqu'à 1,25% par an de 2017 à 2020. ADP réclamait pour sa part une augmentation annuelle des taxes correspondant à l'inflation + 1,75%. Les compagnies aériennes demandaient pour leur part une baisse des charges.

Le CRE portant sur la période 2016-2020 inclut également un programme d'investissements de 3 milliards d'euros «mettant l'accent sur l'optimisation, la maintenance et la mise en conformité des installations ainsi que sur la robustesse opérationnelle». La plate-forme s'engage aussi à faire «un effort sans précédent de maîtrise des charges courantes».

La FNAM n'est pas satisfaite par l'accord
La FNAM qui représente 95% du secteur du transport aérien français, se montre très critique sur cet accord noué entre l’État et ADP. Pour elle, «Cet arbitrage gouvernemental ignore totalement le contexte d’asphyxie dans lequel se trouve le transport aérien français basé, à plusieurs reprises mis en exergue ces derniers mois. Le gouvernement n’a fait que privilégier une valorisation patrimoniale appuyée notamment sur des paramètres hors du temps». Elle indique «Le travail d’analyse produit par la FNAM a conduit à démontrer que, sans dégrader la valorisation de la société ADP, une évolution annuelle de ces indexes, hors inflation, de -2,5% était tout à fait possible».

La fédération en colère s'appuie également sur les recommandations de la CCA. Elle «préconisait, dans un premier temps, un quasi-gel des redevances sur la période 2016-2020 et recommandait même de revenir, en partie, sur le principe en vigueur de caisses étanches et proposait alors une évolution, hors inflation, de ces indexes de -0,7% par an».

La FNAM constate ainsi «une fois de plus» que l’avis de la CCA, n’a pas été pris en compte, «soulignant ainsi l’inutilité des processus de concertation en vigueur».