SNCF : les choses sérieuses commencent pour la réforme

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Les organisations syndicales décideront ce jeudi soir de la forme de leur mouvement de protestation contre la réforme ferroviaire après le 22 mars. Les partisans d'une grève dure à partir du WE de Pâques se font entendre. La ministre des transports a présenté hier mercredi en Conseil des ministres le projet de loi qui permettra au gouvernement de passer au besoin par des ordonnances. Le président de la SNCF doit également dire ce jeudi sa façon de mettre la réforme en musique. Une journée cruciale pour la tranquillité des déplacements professionnels par le rail à partir de la semaine prochaine.

Le projet de loi d'habilitation, disponible ici dans son intégralité affirme que le gouvernement souhaite "modifier les missions, l'organisation, la gouvernance et la forme juridique" de la SNCF sans remettre toutefois en question son "caractère public". Le projet de loi comprend huit articles énumérant sur quatre pages les points à réformer.

Les thèmes sont globalement connus: la transcription dans la loi française des textes européens qui prévoient l'ouverture à la concurrence, la transformation de la SNCF en société nationale à capitaux publics et la suppression du statut de cheminot pour les nouvelles recrues. Le texte a été conçu pour que les discussions se poursuivent avec les partenaires sociaux en parallèle des débats aux parlement. L'objectif serait de remplacer au fur et à mesure les ordonnances par des amendements législatifs, avec pour objectif l'adoption de la "loi pour un nouveau pacte ferroviaire" avant l'été. "Le débat commence, et je ne doute pas une seconde qu'il sera intense", a commenté le Premier ministre après la réunion.

Les syndicats de cheminots s'insurgent devant la décision du gouvernement de recourir aux ordonnances. Les quatre organisations représentatives --CGT, Unsa, SUD Rail et CFDT-- se réunissent ce jeudi soir pour décider si le mouvement du 22 mars se prolongera par une grève dure. Ils auront auparavant entendu le patron de la SNCF Guillaume Pépy dire au gouvernement comment il compte mettre au point le "projet stratégique" qu'il doit rendre au gouvernement le 1er juillet. Pour résumer, Pépy doit indiquer "les thèmes, la méthode, le calendrier". On comprend mieux pourquoi il est intervenu plusieurs fois dans la presse la semaine dernière pour soutenir les cheminots : sa capacité à obtenir l'adhésion des syndicats pèsera sans doute lourd dans leur décision d'aller, ou non, vers une grève dure.