VTC, une riposte musclée en préparation

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Après avoir massivement rejeté les propositions du médiateur, jugées favorables aux taxis, les VTC veulent aujourd’hui se faire entendre et au besoin bloquer les routes des principales villes de France. Plusieurs actions sont à l’étude pour deux journées de mobilisation d’ici à la fin mars.

Après la publication d'un communiqué commun en réponse à la médiation, la préparation d'une riposte musclée est en cours. La raison de cette colère ? Le renforcement des contrôles permanents des VTC par les forces de police : décisions arbitraires, amendes injustifiées, retards volontaires. Bref, la coupe est pleine.  "Le médiateur (NDLR Laurent Grandguillaume) a toujours favorisé les taxis et ne se rend pas compte que nous pouvons faire pire qu’eux pour bloquer Paris ou Lyon", affirme un représentant de chauffeurs qui souhaite rester anonyme. "Nous n’allons pas mourir sans rien faire", affirme un autre syndicaliste qui condamne une fois de plus "un Etat faible qui accepte de financer les licences de taxis pourtant fournies gratuitement à l’origine". Pour beaucoup de VTC, "Ce sont les taxis eux-mêmes qui ont créé le système des licences vendues très chères et ils veulent que leur business soit aujourd’hui payé par de l’argent public".

Autre source de colère, la non application du forfait aéropor t contesté par des organisations de taxis et que beaucoup n’appliquent pas. D’autant que l’on a appris que le médiateur était prêt, il y a deux jours encore, à demander le report de l’application de cette mesure. "Ils n’en veulent pas ? Dommage pour eux", explique un opérateur VTC, "car c’est ce type de décision qui fait que les entreprises nous choisissent. Nous sommes moins chers, quelle que soit la circulation et nous offrons un vrai service".

Notons que pour l’heure, aucune des fédérations de VTC ne veut se joindre à ce mouvement même si certains reconnaissent que la politique de la peur peut faire bouger le gouvernement. Cette "peur panique de la réaction des taxis" que craint le gouvernement pourrait vite être remplacée par la colère des VTC et des LOTI. Laurent Grandguillaume en est bien conscient et reconnait que l’activité des VTC est une réalité sans possible retour en arrière. Mais sait-il que le feu risque d’atteindre la poudre ?