Les mesures de distanciation sociale rendues obligatoires dans les transports à partir du 11 mai obligent à réduire drastiquement le flux de voyageurs.
En écho au plan de confinement présenté mardi 28 avril par le Premier ministre à l’Assemblée nationale, la SNCF lance un «appel solennel» aux employeurs pour poursuivre le télétravail et à mettre en place des horaires échelonnés le matin et le soir lors de la phase de déconfinement.
L’objectif est de réduire les besoins de déplacements et de mieux les répartir dans la journée, de lisser les heures de pointe. A ce titre, la SNCF donnera l’exemple puisque Jean-Pierre Farandou, son PDG, a annoncé dès le lundi 27 avril que ses employés poursuivrons le télétravail de tous nos sièges jusqu’au 8 juin.
Cet appel intervient alors que les mesures de distanciation préconisées vont drastiquement réduire l’offre de l’opérateur ferroviaire. «Compte tenu des annonces du gouvernement, nous allons travailler, avec les autorités organisatrices de transports, à la fois sur les modalités d’une réduction massive des besoins de déplacements (…) ainsi que sur le filtrage des accès à nos gares et à nos trains», a indiqué la compagnie à l’AFP.
Le Premier ministre Edouard Philippe a en effet annoncé mardi que les opérateurs de transport devraient, pendant une période d’au moins 3 semaines après la fin du confinement le 11 mai, faire respecter les mesures de distanciation sociale. Les voyageurs devront rester à un mètre au moins les uns des autres, ce qui en Ile-de-France correspond selon la SNCF et la RATP à une réduction d’environ 80% de la capacité d’un réseau déjà en tension en temps normal.
A noter que cette mesure gouvernementale contredit la PDG de la RATP Catherine Guillouard qui, vendredi dernier sur France Inter, expliquait que le scénario de reprise à 70 % du trafic de sa régie au 11 mai devait se faire avec un port du masque obligatoire mais sans distanciation sociale. Ces 70 % correspondent à 8 millions de trajets par jour, précisait-elle, ajoutant que si les règles de distanciation sociale devaient s’appliquer, ce chiffre tomberait à 2 millions. Un flux insuffisant, d’après elle, pour répondre aux besoins du déconfinement.