La région Ile-de-France négocie avec les organisations patronales pour une reprise très lente et progressive du travail présentiel. L’enjeu : désengorger les transports.
Dans une interview accordée au JDD ce dimanche 3 mai, la présidente d’Ile-de-France Valérie Pécresse, en appelle à une fin très progressive du télétravail : « Avec l’Etat, nous proposons que 100 % des salariés qui sont aujourd’hui en télétravail ne retournent pas au bureau la semaine du 11 mai. Nous voulons tendre vers un objectif de 90 % la deuxième semaine, puis 80 % jusqu’à l’été. »
Ce qui s’apparenterait donc moins à un déconfinement qu’à un lent assouplissement du confinement est motivé par la situation de particulière tension des transports en commun dans l’Ile de France. Alors qu’en temps normal, la RATP est le vecteur quelque 12 millions de voyages par jour, au 11 mai, elle ne pourrait en proposer que… 2 millions. En cause un trafic qui ne reprendrait qu’à 70 % dans un premier temps et, surtout, à une distanciation sociale qui devra y être assurée – en dépit de l’avis de la patronne de la régie de transport Catherine Guillouard, favorable quant à elle à la seule obligation de port du masque.
A ce titre, Valérie Pécresse a précisé que la Région était « en train de négocier avec les organisations patronales – Medef, U2P, CPME – une charte dans laquelle les employeurs s’engagent à ce retour très progressif ». Pour les salariés dont le présentiel est impératif, la négociation avec les entreprises sur un échelonnement des heures d’embauche et de fin de service, pour que « l’arrivée au travail le matin soit étalée, par tranches horaires, entre 6 h 30 et 10 h 30 ; et le retour entre 15 h 30 et 19 h 30 ».
De plus, la présidente de la région Ile-de-France demande par ailleurs à l’Etat de rendre obligatoire l’attestation des employeurs, que les salariés devront avoir pour prendre les transports en commun, et souhaite la mise en place d’une amende de 135 euros pour défaut de présentation de cette pièce.
Par ailleurs, outre le port du masque, la distanciation sociale, la baisse de la demande (par l’incitation au télétravail) et le lissage des heures de pointe (par l’échelonnement des horaires de travail), le dispositif sanitaire dans les transports se complétera d’un programme de nettoyage : « Nous allons doubler le nettoyage de toutes les surfaces de contact dans les véhicules, les gares et les stations, avec de puissants désinfectants, comme ceux utilisés dans les hôpitaux », assure Valérie Pécresse.
Une mesure qui mobilisera « 500 personnes sur le terrain, des brigades mobiles de nettoyage, qui interviendront deux fois par jour à compter du 11 mai et jusqu’à l’été, en plus d’un nettoyage complet qui sera fait à la fin de chaque service », avec le recours à des prestataires, et qui coûtera 10 millions d’euros à Ile-de-France Mobilités (autorité organisatrice des transports dans la région).